Les pays du G20 ne parviennent pas à s’accorder sur une baisse de la production de pétrole

Les ministres de l’Energie des pays du G20 ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur une baisse de la production pétrolière, le communiqué publié samedi à l’issue de longues négociations ne mentionnant aucune réduction.

Les pourparlers s’étaient éternisés vendredi pour tenter de conclure un accord sur une baisse massive de la production pétrolière, jusque-là bloqué par le Mexique.

Un accord entre les Etats-Unis et le Mexique pour aider Mexico à remplir le quota de réduction exigé par les producteurs semblait lever un obstacle à une entente globale.

Le communiqué final publié après la fin du sommet virtuel organisé par l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, comporte des engagements de coopération future dans le cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus mais ne fait mention d’aucune baisse.

‘Nous nous engageons’

‘Nous nous engageons à faire en sorte que le secteur de l’énergie continue à fournir une contribution pleine et effective en vue de vaincre le Covid-19 et de permettre le rétablissement (économique) mondial qui doit suivre’, déclarent les ministres dans ce texte.

‘Nous nous engageons à travailler ensemble dans un esprit de solidarité sur des actions immédiates et concrètes afin de traiter ces problèmes dans une période d’urgence internationale sans précédent’, assurent-ils.

‘Nous nous engageons à prendre toutes les mesures nécessaires et immédiates pour assurer la stabilité du marché de l’énergie’, déclarent encore les ministres du G20.

En raison du confinement de la moitié de la population mondiale pour limiter la pandémie du nouveau coronavirus, la demande de pétrole est en chute libre, alors même que l’offre était déjà en excédent.

Mexique

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait évoqué vendredi matin une entente préalable sur une diminution de l’offre mondiale – de 10 millions de barils de brut par jour (mbj) en mai et juin.

Cette entente avait été obtenue lors d’une réunion des principaux pays producteurs de pétrole dont la Russie, non-membre de l’Opep mais deuxième producteur mondial et chef de file des partenaires du cartel.

Mais le Mexique, lui aussi non-membre de l’Opep, n’avait pas donné son approbation, indispensable pour entériner l’accord lors de cette réunion. Mexico trouvait en effet excessif l’effort qui lui était réclamé (réduction de production de 400.000 barils par jour), comparé à d’autres pays.

Accord avec les États-Unis?

Donald Trump avait pourtant confirmé vendredi que les Etats-Unis avaient accepté d’aider le Mexique à atteindre son quota de réduction de la production de pétrole pour arriver à un accord mondial des pays producteurs et freiner la chute des prix.

‘Nous acceptons de baisser la production. Et eux acceptent de faire quelque chose pour nous dédommager à l’avenir’, avait déclaré le président américain. Donald Trump a laissé entendre qu’il avait bien accepté de baisser la production américaine de 250.000 barils par jour, comme l’affirme son homologue mexicain.

‘On l’a déjà fait’, a-t-il souligné en se référant à la baisse de production aux Etats-Unis due à la chute de la demande. Il n’était pas clair vendredi comment le président américain pourrait procéder pour réduire la production de 250.000 barils par jour sur un total d’environ 13 millions de barils quotidiens.

Aux Etats-Unis, la production est aux mains d’entreprises privées et les règles de la concurrence les empêchent de se coordonner. Le président semble estimer que la chose se fera – ou s’est déjà faite – naturellement en raison de la chute brutale de la demande.

Le rapport hebdomadaire sur les stocks de brut, publié mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie, a révélé une chute de la production des Etats-Unis. Celle-ci est passée de 13 millions de barils par jour (mbj), un niveau record auquel elle se maintenait depuis janvier, à 12,4 mbj.

Andrés Manuel Lopez Obrador avait indiqué plus tôt vendredi être parvenu à un accord avec son homologue américain, à l’initiative de ce dernier: son pays allait réduire sa production de 100.000 barils par jour et les Etats-Unis allaient de leur côté diminuer les leurs de 250.000 barils par jour supplémentaires par rapport à leurs engagements précédents pour compenser la part mexicaine…

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