Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la Suède est aussi touchée par le coronavirus. Mais le pays n’a pas imposé de lockdown. Seul un guide de bonnes pratiques a été diffusé. Et la population le respecte, tout en profitant des activités de loisir en plein air.
A l’heure où la plupart des pays européens font respecter un confinement strict, la Suède continue de vivre pratiquement normalement. Les boutiques, les cafés et même les boîtes de nuit sont encore ouverts. Seuls les rassemblements de plus de 50 personnes sont interdits.
Pourtant, ne croyez pas que le pays est épargné par le coronavirus. Actuellement, 3.700 Suédois ont été testés positifs au coronavirus et 110 personnes en sont mortes. Mais pour le gouvernement, nul besoin d’un confinement. Il préfère compter sur les citoyens pour se comporter de manière responsable. Les autorités ont donc donné quelques lignes directrices pour les prochaines semaines. Il est ainsi conseillé aux personnes âgées et aux malades de rester chez eux, de se laver les mains régulièrement, d’éviter les voyages non-essentiels et de télé-travailler un maximum. Mais ce ne sont en aucun cas des obligations.
Une philosophie de vie
Et cette politique semble bien fonctionner. Les rues sont plus calmes et les transports en commun beaucoup moins bondés. De plus, l’épidémie ne prend pas non plus une ampleur démesurée, même si les Suédois continuent de profiter du grand air.
C’est probablement le mode de vie des Suédois qui a permis un tel respect des nouvelles règles sociales. Les travailleurs sont déjà habitués au télé-travail. Rester à la maison n’est donc pas contraignant. En outre, la population a un haut degré de confiance dans les autorités du pays. Ils écoutent et respectent plus facilement les conseils.
Un confinement strict comme dans le sud de l’Europe serait vécu comme une véritable tragédie par les Suédois. La plupart des foyers sont composés d’une seule personne. Chaque habitant serait alors isolé. De plus, les Suédois aiment particulièrement passer du temps dehors. Pour la santé mentale des citoyens, les autorités préfèrent donc ne pas prendre de mesures aussi drastiques.
Une bonne approche?
Attention, il ne faut pas confondre la politique suédoise avec la stratégie de l’immunité collective testée par les Néerlandais. La Suède demande quand même à sa population de réduire les échanges sociaux afin de ralentir la propagation de la maladie. Toutefois, le pays n’a pas besoin d’imposer les mesures pour que les habitants respectent la distance sociale.
Mais la question est de savoir si cela sera suffisant pour éviter une crise. Pour la docteure Emma Frans, épidémiologiste, il faudrait en faire plus et elle demande notamment des ‘instructions plus claires’ pour la gestion des contacts sociaux. Mais elle a aussi déclaré qu’il était difficile de connaitre la bonne manière de gérer la crise. Seule l’histoire pourra en juger.
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