Les responsables de l’Organisation mondiale de la santé ont sensibilisé ce mercredi sur une opportunité cruciale de limiter le bilan final de la pandémie en prenant des mesures agressives.
Le cri de guerre du directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a pour but de secouer les gouvernements du monde entier. C’est que l’opportunité de ralentir la propagation du coronavirus s’éloigne au fil des jours, au fur et à mesure que le virus gagne du terrain. Le message est clair: il faut prendre des mesures fortes, et maintenant.
‘C’est un virus dangereux. Nous avions dit au monde que la fenêtre d’opportunité se rétrécissait et que le temps de réaction était de plus d’un mois, il y a deux mois’, a déclaré le directeur général de l’OMS lors d’une conférence de presse. Or, ‘la pandémie continue de faire des ravages’, a-t-il ajouté.
Quel prix à payer
‘Nous avons déjà surmonté de nombreuses pandémies et crises. Nous surmonterons aussi celle-ci. La question est de savoir quel prix nous allons payer. Nous avons perdu plus de 16.000 vies, nous en perdrons encore plus. Combien d’autres seront déterminées par les décisions que nous prendrons?’, a déclaré Tedros. Et il était encore loin du compte, les chiffres de l’Université Johns Hopkins indiquant que l’on se rapproche plutôt des 20.000 morts. Les contaminations au covid-19 ont elles franchi la barre des 441.000.
Le directeur exécutif du programme d’urgence de l’OMS, le Dr Mike Ryan, a lui averti que ‘malheureusement, le monde n’était pas prêt pour une pandémie’.
‘N’étant pas prêts, nous ne disposons pas de stocks de sécurité pouvant être déployés immédiatement afin d’accroître notre capacité à protéger nos travailleurs de la santé de première ligne et d’autres personnes’, a-t-il ajouté. ‘Il y a des pénuries d’EPI (équipement de protection individuelle), de ventilateurs et d’autres produits pour la réponse médicale au covid-19.’
Il est donc crucial que les dirigeants du monde entier prennent des mesures plus radicales dans la lutte contre la pandémie, s’ils ne veulent pas submerger les systèmes de santé de leurs pays.
Tests en masse
Pour ne pas manquer cette deuxième opportunité, l’OMS urge les pays à réaliser autant de tests que possible afin d’isoler les cas positifs et d’empêcher toute nouvelle propagation. ‘Il est essentiel de faire des tests pour trouver où se trouve le virus afin de savoir où l’on lutte contre lui’, a déclaré le Dr Maria Van Kerkhove, chef de l’unité de l’OMS chargée des maladies émergentes.
Une fois n’est pas coutume, la Belgique a écouté la demande de l’OMS: les laboratoires, universités et sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques du pays travaillent désormais ensemble pour porter le nombre de tests à 10.000 par jour, contre 2.500 actuellement. Une opportunité qu’il ne faut cette fois pas manquer, une troisième ne se représentera sans doute pas.
Lire aussi: