Un homme d’une soixantaine d’années est décédé en Arizona après avoir ingéré une trop forte dose de phosphate de chloroquine afin de tenter de se prémunir du coronavirus. Sa femme, qui en avait également pris, a par contre survécu.
Cette dernière, qui a préféré garder l’anonymat, a expliqué à NBC News qu’elle avait suivi à la télévision les briefings de Donald Trump et au cours desquels le président américain a vanté les mérites de la chloroquine dans le traitement contre le covid-19.
Le nom ‘chloroquine’ a trouvé écho auprès du couple. Celui-ci avait eu recours à une forme de la substance pour soigner ses poissons. ‘Je l’ai vu sur l’étagère du fond et j’ai pensé: ‘Hé, ce n’est pas ce dont ils parlent à la télé?’, a-t-elle confié au site d’information. Mais il ne s’agissait pas de la forme médicamenteuse de la chloroquine, utilisée notamment pour traiter la malaria chez l’homme, mais d’un ingrédient faisant partie d’un traitement antiparasitaire pour poissons.
‘Peur de tomber malade’
Le couple a mélangé une petite quantité de la substance toxique avec un liquide avant de boire le tout. ‘Nous avions peur de tomber malade’, a encore expliqué la femme, qui encore hospitalisée, à NBC.
Après une vingtaine de minutes, le couple a commencé à se sentir mal. ‘J’ai commencé à vomir. Mon mari a lui commencé à avoir des problèmes respiratoires et a voulu me tenir la main.’
La femme est parvenue a appelé les secours, mais son mari est décédé peu de temps après leur arrivée à l’hôpital.
Essai clinique européen
Depuis plusieurs semaines, la chloroquine est régulièrement évoquée comme une piste sérieuse de traitement contre le coronavirus. Elle fait d’ailleurs partie des quatre traitements qui vont être testés au cours des prochaines semaines dans le cadre d’un essai clinique européen à grande échelle baptisé Discovery.
En France, le chercheur Didier Raoult affirme que 75% des patients qu’il a traités avec de la chloroquine n’étaient plus porteurs du covid-19 six jours plus tard. Cependant, plusieurs voix se sont élevées pour mettre en doute la méthodologie du médecin français.
En Belgique, l’hydroxychloroquine, un dérivé de la chloroquine, est recommandée et prescrite aux patients hospitalisés. L’inquiétude grandit cependant, car une fois sortis de l’hôpital, ils se voient dans impossibilité de se procurer du Plaquenil, un des médicaments à base de chloroquine, en pharmacie.