La cheffe de la concurrence de l’Union européenne a laissé la porte ouverte à la possibilité pour le gouvernement américain de prendre une participation dans deux des principaux acteurs de la 5G du continent, Nokia et Ericsson. Tant qu’il n’y a pas de risque pour la sécurité.
On l’évoquait il y a à peine dix jours: pour contrer la domination de Huawei, le procureur général américain William Barr déclarait que les États-Unis devraient prendre des participations dans Nokia et Ericsson. Cela leur permettrait de disposer d’un rival de taille face à Huawei, alors que le rôle de la firme chinoise dans le déploiement de la 5G est un sujet très sensible entre Américains et Européens. L’administration Trump a fait ainsi pression pendant des semaines pour que les pays européens interdisent Huawei de leurs réseaux. En vain, puisque le Royaume-Uni a déjà décidé de l’autoriser partiellement pour le déploiement de la 5G sur son territoire.
Au micro de CNBC, c’est au tour de Margrethe Vestager d’apporter sa pierre à l’édifice. La commissaire européenne à la concurrence a déclaré mardi que c’est aux ‘entreprises de répondre si elles sont à vendre ou non’, mais qu’il appartient aux législateurs européens ‘de s’assurer que chaque risque est évalué’.
‘Ici en Europe, nous sommes neutres en matière de propriété. Vous pouvez être une entreprise publique ou privée, ce qui est important pour nous, c’est que vous agissiez en tant qu’opérateur du marché et que vous ayez un véritable argument commercial pour ce que vous faites’, a-t-elle expliqué.
‘Je n’ai donc pas d’argument spécifique pour savoir si l’État américain voudrait acheter une participation, et je ne sais pas s’il y a une participation dans Nokia et Ericsson qui est à vendre’, a-t-elle ajouté. Aurons-nous bientôt la réponse à cette autre question?
Un intérêt croissant
Si ni Ericsson, ni Nokia n’ont encore fait de commentaires à ce propos, il semble que cette possibilité fasse de plus en plus de bruit. Notons tout de même que Nokia avait déclaré que ‘l’intérêt des investisseurs est toujours bienvenu’ au moment de la proposition de William Barr. Le principal actionnaire d’Ericsson, Cevian Capital, avait lui indiqué que l’intérêt des États-Unis pour l’entreprise technologique était ‘clairement positif’ pour l’entreprise, la Suède et les actionnaires.
‘Le conseil d’administration et la direction doivent conduire et traiter cette question avec la plus grande priorité’, avait déclaré un des associés de Cevian. En attendant, on peut toujours spéculer sur le sort de Huawei en Allemagne, la prochaine nation européenne à statuer sur le sujet.
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