La séparation entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne pourrait avoir des implications importantes pour les différents ports de la mer du Nord. Et l’une des principales victimes pourrait bien être être Zeebruges, qui compte la Grande-Bretagne comme l’un de ses grands clients. Si c’est un « hard brexit » qui se produit, dans lequel la Grande-Bretagne couperait tous ses liens avec l’Europe, le port flamand subira de plein fouet l’imposition de taxes plus lourde à l’importation et l’exportation. Cela aboutirait à des prix plus élevés à la consommation, qui se solderaient probablement par une perte importante du trafic.Douvres avertit que 2 minutes de contrôle supplémentaire sur chaque camion dans la ville portuaire anglaise pourraient se solder par environ 27 km de bouchons. Mais il faut aussi s’attendre au chaos dans les ports continentaux de la mer du Nord.À Douvres, on a mis en évidence les graves problèmes auxquels les ports français de Calais et Dunkerque sont confrontés, mai Zeebruges est aussi consciente de difficultés potentielles. La Grande-Bretagne représente en effet 45 % de l’activité totale du port de Zeebruges.« Dans le mois qui a suivi le référendum sur le brexit, le trafic Zeebruges a baissé de 1 % », affirme le journal The Guardian. « De ce fait, une longue période de croissance a cessé soudainement. Depuis, on a enregistré une reprise partielle, mais ce n’est plus le trafic de pointe du mois de juin de l’année dernière. »
La route de la soie
Il faut souligner que chaque semaine, 64 porte-containers et ferries partent de Zeebruges vers les ports du Royaume-Uni, dont tilbury, Tyne, Sheerness, ou Southampton. Grâce à ces navires, les boutiques, supermarchés, et concessionnaires automobiles sont approvisionnés sur tout le territoire britannique. De plus, chaque année, 800 000 passagers font la traversée de Zeebruges Hull.« Dans le pire des cas, si le brexit est implémenté de la façon la plus dure, Zeebruges obéira à nouveau aux règles et aux tarifs définis par l’Organisation Mondiale du Commerce (Word Trade Organisation, WTO) pour définir les conditions appliquées à la Grande-Bretagne».Cela pourrait mener à de fortes hausses de prix. Les voitures seraient 10 % plus chères, et certains produits, tels que les jus de fruits, pourraient subir des hausses allant jusqu’à 30 %.Selon Joachim Coens, responsable du port flamand, cela pourrait être de mauvaises nouvelles pour Zeebruges, mais surtout pour les produits les producteurs et les exportateurs. Environ 5000 emplois du port de Zeebruges sont liés au commerce avec la Grande-Bretagne.La Belgique et les Pays-Bas, sans parler de l’Irlande, seraient les plus durement touchés par le brexit. Selon l’université de Louvain, le brexit pourrait faire perdre 2,35 % de son PIB à la Belgique.Porurtant, Joachim Coens se dit optimiste quant à l’avenir de Zeebruges. Il justifie cela en se référant aux nouveaux échanges avec l’Irlande, la Turquie et l’Iran.De plus, en juillet, le premier train de marchandises en provenance de Chine est arrivé Zeebruges, chargé de voitures Volvo produites à Daqing, explique le Guardian. De ce fait, le port est devenu le terminal en Europe occidentale de la nouvelle route de la soie.