La Turquie va verser 2,5 milliards $ pour l’achat du système de défense aérienne russe S-400, un concurrent plus sophistiqué au Patriot américain.
La Turquie va verser 2,5 milliards $ pour l’achat du système de défense aérienne russe S-400, un concurrent plus sophistiqué au Patriot américain.
Selon Bloomberg, cette transaction « signale que la Turquie tourne le dos à l’alliance militaire de l’OTAN, qui avait ancré la Turquie à l’Occident depuis plus de 6 décennies ».
La Turquie est membre de l’OTAN depuis 1952 et en raison de sa frontière naturelle avec la Russie, la Syrie, l’Irak et l’Iran, elle y a toujours joué un rôle clé. Mais ces dernières années, les relations avec l’Organisation n’ont fait que se dégrader. Le président turc Erdogan semble vouloir profiter des avantages de l’adhésion de son pays avec l’OTAN, mais refuse de se voir imposer trop d’obligations. Pour des raisons stratégiques, les alliés acceptent cette situation, mais personne ne voit en Erdogan un allié de long terme.
Cela fait un moment que les Turcs étaient à la recherche d’un système de défense antimissile. Un accord qui avait été préalablement conclu avec une entreprise étatique chinoise pour l’achat d’un système similaire avait finalement été annulé sous la pression des Etats-Unis. ces derniers avaient sanctionné cette firme pour avoir vendu des missiles en Iran.
Le S-400 peut cibler des avions de combat, des drones ou des missiles dans un rayon de 400. Il a été utilisé au cours de la récente intervention russe dans la guerre civile syrienne.
L’année prochaine, la Russie livrera deux batteries S-400 à la Turquie, et lui apportera l’assistance technologique pour en produire 2 autres. Ce dernier aspect est particulièrement important. Selon des sources proches de la transaction, ce transfert de savoir-faire pour produire le système en Turquie en a été le facteur décisif.
Le système S-400 n’est pas compatible avec d’autres systèmes de défense de l’OTAN et ne sera pas soumis aux restrictions imposées par l’Alliance, qui empêche à la Turquie de déployer un tel système de défense sur les frontières arménienne et grecque, et sur la côte égéenne.
La Turquie a remplacé des officiers pro-OTAN par des pro-russes purs et durs
La Turquie dérive de plus en plus vers la Chine et la Russie, ce qui menace de compromettre l’efficacité de l’OTAN, affirment des observateurs. En effet, pour agir, l’alliance militaire occidentale nécessite l’approbation des 28 pays qui y ont adhéré.
A la fin de l’année dernière, un certain nombre d’officiers turcs limogés avaient contacté le général Curtis Scaparrotti, commandant en chef de l’OTAN. Ils l’ont averti que les postes de cadres diplomatiques et militaires sur les missions étrangères et l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) qui étaient occupés par des officiers pro-occidentaux sont de plus en plus occupés par des extrémistes pro-russes.
Cela pourrait induire un affaiblissement de l’OTAN, et une victoire pour le président russe Vladimir Poutine.
Ils ont également indiqué que les ultranationalistes étaient de plus en plus influents au sein de l’armée turque, ce qui se traduit, selon eux, par une montée du sentiment antioccidental.
«Ce qui est inquiétant, c’est que beaucoup de ces nouvelles recrues de Turquie au sein de l’OTAN partagent des vues radicales, certains remettent en question les valeurs de l’OTAN et détestent même certaines organisations occidentales, tout en nourrissant une certaine sympathie pour la Russie, la Chine et l’Iran », peut-on lire dans l’email que Scaparrotti a reçu.