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Pour les agents féminins du Mossad, la vie ressemble à un film d’espionnage, le glamour en moins. Intrigues, nuits sans sommeil et un peu de flirt de temps en temps dans des conditions de danger permanent sont le lot quotidien de ces femmes d’exception. La raison d’Etat passe toujours en premier, au détriment de la vie de famille. C’est la constatation qu’a faite Michal Shmulovich du Times of Israël qui a interrogé cinq espionnes du Mossad, toutes gradées au minimum au rang de commandeur, l’équivalent du grade de colonel. Il a publié les points saillants de ces interviews:
Selon une agente nommée Yael, le flirt est couramment employé, et, évidemment, les femmes possèdent certains avantages sur les hommes dans ce domaine. « Un homme qui veut accéder à une zone interdite aura moins de chance d’y pénétrer… Une femme qui sourit a plus de chances de réussir ».
« Tous les moyens sont permis, et donc nous utilisons aussi notre féminité», explique Efrat, l’agent féminin le plus gradé du Mossad. «Mais même si nous croyons que coucher avec le responsable du personnel de Mahmoud Ahmadinejad nous permettrait de faire avancer la mission, personne ne le permettrait au Mossad. Les rapports sexuels ne font pas partie de l’arsenal des agents féminins. Nous pouvons flirter, mais le sexe marque la limite ».
Les femmes sont également bien conscientes des dangers auxquels les expose leur vie d’espionne, et des risques que cela suppose pour leurs familles. «Ta vie est finie si tu te fais prendre », explique Efrat. Ella évoque quant à elle la difficulté de quitter sa famille : « Je quitte un foyer sécurisant avec mon mari et mes trois petits enfants dormant en toute sécurité dans leurs lits avec des larmes dans les yeux et une boule dans la gorge ».
Les femmes notent que le recrutement d’agents féminins est difficile, parce que le mode de vie des agents est très exigeant pour celles qui souhaitent avoir une vie de famille. Ceci explique pourquoi beaucoup de ces espionnes sont des célibataires.
L’une des missions les plus remarquables menées par les espionnes du Mossad s’est déroulée en 1987, quand une agente nommée Cindy avait réussi à convaincre Mordechai Vanunu, un technicien de la centrale nucléaire de Dimona qui avait vendu des secrets nucléaires à la presse brittanique (Sunday Times), à quitter Londres pour aller en Italie. Arrivé là-bas, Vanunu avait été drogué, puis rapatrié en Israël pour y être jugé.
Pour Tamir Pardo, qui dirige le Mossad, les femmes font des agents exceptionnels. Il vante leur capacité à faire du multitâche, et à s’effacer personnellement pour atteindre les objectifs de leur mission. « Contrairement aux stéréotypes, on voit que les femmes sont plus talentueuses que les hommes en matière de compréhension du terrain, de lecture des situations, et de conscience spatiale. Quand elles sont bonnes, elles sont très bonnes », dit-il.
(Photo: Le mannequin israélien Bar Refaeli joue un agent du Mossad dans le film «Kidon», qui relate l’histoire de l’assassinat du leader du Hamas Mahmoud al-Mabhouh dans un hôtel de Dubaï en 2010)