La flotte croissante de super-yachts attire une diversité de délinquants et de pirates qui s’en prennent aux systèmes informatiques sophistiqués de ces bateaux. Pour les experts de la sécurité, la protection de ces navires représente un nouveau créneau, écrit James Fitzgerald dans le Financial Times. Des startups et des entreprises de sécurité offrent maintenant aux propriétaires et aux équipages de ces yachts un large éventail de services spécialisés tels que des formations et des conseils afin d’éviter les détournements et les attaques cybernétiques.Certaines de ces sociétés ont été fondées par des experts avec une formation militaire. Mais des agences de sécurité plus anciennes sont également actives dans ce secteur. C’est le cas de Pinkerton, société de sécurité fondée en 1850.
Piraterie
Selon le Bureau maritime international, l’année dernière, on a recensé 191 incidents de piraterie et de vols à main armée sur des yachts. Par ailleurs, durant le premier trimestre de 2017, 43 navires ont été attaqués et 58 marins ont été capturés. Le nombre d’enlèvements de membres d’équipage en 2016 dépasse celui des dix dernières années et ce, bien que la piraterie globale soit à son niveau le plus bas depuis 1998.Actuellement, 13 Etats européens fournissent des navires de guerre et de patrouille qui opèrent pour dissuader les pirates en mer Rouge, dans le golfe d’Aden ainsi que dans une partie importante de l’océan indien. Toutefois, le nombre de yachts qui naviguent dans l’océan indien a diminué à cause de ces détournements. Si un navire souhaite quand même se rendre dans ces zones, une protection armée peut être déployée à bord, explique Neil Strang, fondateur du groupe de sécurité Veritas International.
Cybersécurité
La cybersécurité des super-yachts est un problème majeur. En effet, les informations envoyées par un navire peuvent être interceptées par des pirates informatiques se trouvant à terre. Les agences de sécurité offrent ainsi services dispensés par des équipes de formations qui informent les équipages sur les risques qu’ils encourent. Durant ces formations, il est conseillé d’intégrer d’importantes clauses de confidentialité dans les contrats de travail du personnel et de définir ce qu’un équipage pourra dire ou non à propos à propos des mouvements ou de la composition du yacht.« Ces nouvelles dispositions incluent de plus en plus des restrictions concernant l’emploi des réseaux sociaux. Les criminels peuvent utiliser ces plateformes pour constituer des profils de personnes fortunées», a expliqué William MacLachlan, avocat maritime pour Holman Fenwick Willan.Avec l’Internet des objets, la possibilité d’accès à des données sensibles pour les pirates informatiques a sensiblement augmenté et les yachts comportent également des informations sur l’équipage et les invités qui doivent être protégées, conclut le Financial Times.