Joseph Stiglitz, l’économiste américain lauréat du prix Nobel d’économie, soutient l’idée d’une sortie de l’Allemagne de la zone euro dans une interview avec le journal français Le Figaro. Stiglitz était interviewé suite à la publication de son dernier livre « The Euro: How a Common Currency Threatens the Future of Europe » (“L’euro: Comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe”).Il affirme qu’une sortie de l’Allemagne serait “la solution la plus facile”, parce qu’elle provoquerait une dévaluation de l’euro (si tant est que ce serait encore la dénomination de la devise du groupe de pays demeurés dans la zone). Celle-ci permettrait aux autres pays de devenir plus compétitifs, et de développer leurs exportations. et donc, leur PIB.L’Allemagne aussi tirerait des bénéfices de cette situation : elle réduirait ses exportations, ce qui pourrait l’aider à résorber son excédent commercial qui pose un problème à l’intégralité de l’UE.
Dans l’hypothèse où les pays de l’Europe du Sud sortent de la zone euro, ils demeurent endettés en euros, ce qui implique que leur dette s’en trouvera alourdie, puisque leur nouvelle devise aura une parité bien inférieure. Cette situation est susceptible de déclencher une série de défauts de paiement et de faillites, tout comme la Grèce avait menacé de le faire en 2015, explique l’économiste.
Et Stiglitz de conclure :
“C’est pourquoi un abandon de l’euro par l’Allemagne est la solution la plus facile. Les autres pays ne peuvent pas continuer de souffrir parce que l’Allemagne refuse les solutions de mutualisation soutenues aujourd’hui par la plupart des économistes”.
Mettre fin aux espèces en GrèceStiglitz a aussi fait quelques déclarations audacieuses au cours de cette interview. Il a par exemple affirmé que le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble “est plus nul en économie que n’importe quel Grec”. Il a aussi préconisé l’abolition de l’argent liquide en Grèce pour lutter contre la fraude dans ce pays. Il dit d’ailleurs que le gouvernement grec a lui-même envisagé cette option avant la crise de 2015.