Récemment, Sean Parker, l’un des co-fondateurs de Facebook, a eu des propos assez durs concernant la genèse de Facebook. Dans une interview avec Axios, cet Américain de 38 ans s’interroge sur la puissance et les retombées sociales et psychologiques des réseaux sociaux :
« Lorsque nous avons développé Facebook, le principe de base était le suivant : comment pouvons-nous consommer le plus possible de votre temps et de votre attention ? Cela signifie que nous devons chaque fois fournir à nouveau un peu de dopamine ( hormone du plaisir, de la joie et du bien-être), parce que quelqu’un récompense d’un « like » ou d’un commentaire l’un de vos posts ou l’une de vos photos. Après quoi, vous écrirez plus de posts et posterez plus de photos et recevrez plus de « like » et de commentaires. C’est une boucle de rétroaction de validation sociale… exactement l’espèce de concept grâce auquel un hacker comme moi entrerait en scène parce que nous exploitons la vulnérabilité de la psychologie humaine. »« Les inventeurs, les créateurs – c’est-à-dire moi, Mark [Zuckerberg], Kevin Systrom d’Instagram, toutes ces personnes – nous avons compris cela de manière consciente. Et nous l’avons quand même fait. »
Parker était aux commandes de Facebook avec Mark Zuckerberg et Eduardo Saverin.
Le premier à avoir compris que Facebook pouvait devenir « vraiment grand »
Selon Peter Thiel, premier investisseur de Facebook, Parker est le premier à avoir compris que l’entreprise avait le potentiel de devenir « vraiment grande ». Dans le film « The Social Network », Parker (rôle tenu par Justin Timberlake) tient d’ailleurs un monologue afin de faire comprendre à Mark Zuckerberg (Jesse Eisenberg) que le vrai génie ne tourne pas seulement autour d’une grande idée, mais bien autour de la motivation et de la visualisation nécessaires pour faire progresser cette idée assez loin.
En 2005, Parker a démissionné du poste de directeur de Facebook, après la découverte, par la police, de cocaïne, lors d’une soirée dans une maison de vacances qu’il louait. Appréhendé sur base de soupçons de détention de cocaïne, il ne fut pas inculpé.
Parker s’oppose consciemment aux réseaux sociaux
Actuellement, Parker est le président du Parker Institute for Cancer Immunotherapy qui se consacre à la recherche sur le cancer. Dans cette interview, il se dit très inquiet de la façon dont Facebook et les autres plate-formes modifient au quotidien les interactions des enfants et des jeunes adultes.
« Je ne sais pas si à l’époque je comprenais ce que je faisais et les conséquences de ce nous faisions lorsque nous avons eu 1 milliard et ensuite 2 milliards d’utilisateurs. Cela change littéralement votre relation avec la société, les uns par rapport aux autres… Cela interfère probablement avec la productivité de manière étrange. Dieu seul sait l’influence que cela a sur le cerveau de nos enfants. »
Parker a été aussi co-fondateur de Napster, le tout premier élément perturbateur dans l’industrie musicale, plus tard à la base d’iTunes. Il siège au conseil d’administration de Spotify et Yammer. Le magazine Forbes estime ses actifs à 2,6 milliards de dollars et le place à la 315 ème position du classement Forbes des 400 Américains les plus fortunés.