On recense actuellement 1,6 million de travailleurs ressortissants de l’UE au Royaume-Uni, indique le bureau de consultance Accenture. Vraisemblablement, 88 % (soit 1,4 million) ne satisfont pas aux règles qui leur permettraient d’obtenir un visa pour demeurer dans le pays après le Brexit, et devront donc partir. En conséquence, une importante pénurie de main d’œuvre semble inéluctable, d’autant que le taux de chômage n’a jamais été aussi faible depuis 1975.
On recense actuellement 1,6 million de travailleurs ressortissants de l’UE au Royaume-Uni, indique le bureau de consultance Accenture. Vraisemblablement, 88 % (soit 1,4 million) ne satisfont pas aux règles qui leur permettraient d’obtenir un visa pour demeurer dans le pays après le Brexit, et devront donc partir. En conséquence, une importante pénurie de main d’œuvre semble inéluctable, d’autant que le taux de chômage n’a jamais été aussi faible depuis 1975.
Mais des politiciens britanniques se veulent rassurants : selon eux, il sera possible de faire appel à l’automatisation pour remplacer ces travailleurs. Sur le site de la MIT Technology Review, Jamie Condliffe met en doute ce point de vue.
Des emplois non substituables par les robots
Il observe d’abord qu’une grande partie des emplois qui seront prochainement victimes de la pénurie de main d’œuvre en raison du départ des ressortissants de l’Union Européenne ne peuvent pas être facilement automatisés. Une analyse réalisée par l’University of Oxford Migration Observatory montre que ceux-ci sont surtout employés dans le secteur de l’entretien, du prêt-à-porter, de l’hospitalité, et des soins de santé.Or, beaucoup d’emplois du secteur du nettoyage ou du prêt-à-porter exigent une dextérité manuelle qui manque encore aux robots. Du côté des soins de santé et de l’hospitalité, ce sont les qualités d’empathie et de contact qui sont fondamentales. Et là encore, elles sont difficilement automatisables.
L’automatisation est trop coûteuse pour de nombreuses entreprises
D’autres secteurs seront confrontés au manque de capitaux pour financer l’automatisation. L’agriculture est particulièrement concernée par ce problème. Par exemple, il existe des machines pour ramasser les fruits délicats comme les fraises, mais elles coûtent des centaines de milliers de livres, un budget inaccessible pour la plupart des exploitations agricoles.
Les Britanniques ne se jettent pas sur les robots
En outre, le Royaume-Uni est étonnamment en retard en matière d’automatisation. La Fédération Internationale de Robotique indique que le pays est celui qui présente la plus faible densité de robots du groupe du G10 (les 10 pays les plus riches du monde).Récemment, une enquête effectuée dans le cadre d’une étude intitulée « The Age of Automation », a révélé que seulement 14 % des chefs d’entreprises britanniques rapportaient avoir déjà investi dans l’intelligence artificielle ou la robotisation, ou qu’ils envisageaient de le faire dans un avenir proche. 20 % ont déclaré qu’ils avaient l’intention de le faire, mais qu’ils ne le feraient pas avant plusieurs années. Près de 30 % ont même déclaré qu’ils n’avaient pas l’intention d’investir dans l’automatisation.On connait donc le prochain casse-tête britannique, après le brexit…