L’Etat américain d’Alaska risque d’être confronté à un énorme problème de déchets. Cette situation est déjà particulièrement préoccupante, mais il semble bien qu’elle risque de devenir insupportable lors la prochaine décennie, rapporte The Economist sur base de témoignages de divers municipalités locales. Les nombreux petits villages dans des zones isolées de l’Alaska affirment ne pouvoir maîtriser ce problème que grâce à l’aide de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA). Toutefois, à partir de 2020. le financement de l’EPA, essentiel pour la gestion des ordures dans ces lieux retirés, disparaîtra.La gestion des ordures dans les nombreuses petites collectivités accessibles uniquement par bateau ou par avion, situées souvent à des centaines de kilomètres d’une autoroute, est particulièrement difficile. « Ces communautés n’ont pas les possibilités d’organiser un recyclage efficace des ordures », explique The Economist.Les déchets aboutissent le plus souvent dans des décharges non gérées et non contrôlées. Des immondices tels que des congélateurs, des ordinateurs ou encore des véhicules s’empilent sans aucun moyen aisé pour les enlever. Des éléments polluants et toxiques, comme des substances chimiques provenant de produits électroniques, finissent dans la nature et contaminent le sol et les cours d’eau.
Services spécialisés
L’incinération est souvent la seule solution, avec pour conséquence des fumées malodorantes et souvent toxiques qui se développent dans les villages avoisinants. Ces émanations obligent parfois les écoles à fermer. Ainsi, un directeur de service communaux d’un village de 200 habitants impute l’apparition d’irritations cutanées, chez les enfants d’une école locale, aux fumées d’un incendie déclenché dans une décharge voisine.« De tels nuages de fumée peuvent notamment contenir de la dioxine, du benzène et des PCB », précise The Economist.Selon plusieurs études, les malformations à la naissance, les naissances prématurées et le faible poids des nouveaux-nés, les maux de tête et les troubles de nausées sont liés à la présence de déchargé à ciel ouvert. En outre, beaucoup de logements dans ces communautés isolées n’ont pas d’infrastructures sanitaires correctes, ce qui aggrave le problème d’hygiène.Grâce aux fonds fédéraux de l’Environmental Protection Agency, les municipalités locales peuvent veiller à une collecte efficace des déchets solides, de même que sont rendus possibles le transport des déchets dangereux et toxiques vers des centres spécialisés pour un traitement approprié et le recrutement de personnel spécialisé dans le recyclage.Selon les municipalités, la suppression de cette aide empêchera bientôt que ces conditions essentielles au bien-être et à la santé soient remplies.