L’Allemagne vient de fêter les 500 ans de la loi Reinheitsgebot ou « loi de pureté de la bière germanique » décrétée par deux ducs bavarois, Wilhelm IV et Ludwig X. Ils ont donc décidé que seuls, trois ingrédients pouvaient entrer dans la composition de la bière: l’eau, l’orge et le houblon. La levure, dont on ignorait alors l’existence naturelle, a été ajoutée plus tard. D’autres régions allemandes ont adopté la loi sur la pureté de la bière après l’unification en 1871 et en 1906, elle couvrait l’ensemble de l’Allemagne. Aujourd’hui, elle sert principalement d’outil marketing pour le pays ; une sorte de « marque de fabrique ».Le but premier de la loi, en 1516, était le contrôle du marché et le protectionnisme. En excluant le blé et le seigle de la bière, le loi permettait à ces céréales de rester abordable pour les boulangers et fermait le marché aux bières venant de l’extérieur. En 1987, la Communauté Economique Européenne a rectifié le tir en décrétant que les bières étrangères ne correspondant pas aux normes pouvaient être vendues en Allemagne.
Un inconvénient majeur
Mais la véritable victime de la loi est la variété. Bien qu’il existe plus de 3.500 bières allemandes différentes aujourd’hui, et que plus d’un million de variantes pourraient être produites, la Reinheitsgebot a privé les brasseries allemandes de la possibilité d’innover. Alors que les brasseurs étrangers peuvent jouer, entre autres, sur les épices et sur les fruits, les 1.388 brasseries allemandes doivent se limiter aux quatre ingrédients traditionnels si elles désirent conserver l’appellation de « bière ».