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Le New York Times explique que l’horreur de l’Holocauste vient de monter d’un cran, puisqu’une équipe de chercheurs, menée par le Docteur Megargee, et qui travaille depuis 2000 au recensement des camps dans lesquels les Nazis ont envoyé des prisonniers, vient de découvrir qu’ils étaient en fait bien plus nombreux que l’on ne se l’imaginait jusqu’alors.
Quand les travaux de recherche avaient débuté en 2000, les chercheurs pensaient en effet qu’ils allaient dénombrer un total de 7.000 camps nazis et ghettos au total, en se fondant sur des estimations d’après-guerre. Mais ils ont découvert qu’à côté des grands camps les plus connus, il avait existé une multitude de petites structures, prévues pour une dizaine de prisonniers pour les plus petites, à l’image du camp de München-Schwabing, en Allemagne, un camp qui employait des prisonniers provenant de Dachau à faire des travaux de domestique pour « Soeur Pia », une sympathisante des Nazis.
Au total, ils sont parvenus au chiffre étourdissant de 42.500 camps nazis dans toute l’Europe, de la France jusqu’en Russie : 30.000 camps de travail forcé, dont beaucoup fournissaient de la main d’œuvre à des usines d’armement ; 1.150 ghettos juifs ; 980 camps de concentration ; 1.000 camps pour prisonniers de guerre ; 500 bordels fonctionnant avec des prisonnières contraintes d’avoir des relations sexuelles avec des soldats allemands, et des milliers d’autres camps dans lesquels les Nazis exterminaient les plus vieux et les infirmes. Dans certains de ces camps, sinistrement appelés « camps de soins », les femmes enceintes étaient forcées d’avorter, ou les bébés étaient tués à la naissance.
Le plus grand des camps nazis était le sinistre ghetto de Varsovie, qui a contenu jusqu’à 500.000 personnes. Mais rien qu’à Berlin, on comptait pas moins de 3.000 camps et « maisons de Juifs » ; à Hambourg, il y en avait 1.300. Les chercheurs concluent que 15 à 20 millions de personnes, juives, mais aussi homosexuelles ou polonaises, russes, gitanes ou d’autres groupes ethniques de l’Europe de l’Est, sont mortes dans ces camps et ghettos.
« Littéralement, vous ne pouviez vous rendre nulle part en Allemagne sans tomber sur des camps de travail forcé, des camps pour prisonniers de guerre, ou des camps de concentration. Ils étaient partout », affirme le Dr Dean, l’un des chercheurs associés à cette étude. Il juge que dans ces conditions, il est impossible que la population allemande ait ignoré l’existence des camps, comme beaucoup l’ont prétendu au sortir de la guerre.
« Combien de plaintes ont été rejetées parce que les victimes étaient dans des camps dont on ne savait rien? », s’est demandé Sam Dubbin, un avocat de Floride qui représente un groupe de survivants qui cherchent à porter plainte contre des compagnies d’assurance européennes. Lui et ses clients comptent sur ces travaux de recherche pour faire avancer leur cause.