Un groupe de six actionnaires importants de Facebook tentent d’obtenir le départ de Mark Zuckerberg en tant que président de Facebook. Ils le comparent à un dictateur du XIXe siècle.
Ces investisseurs expliquent qu’ils n’ont pas apprécié les scandales qui ont directement impliqué la firme, de l’interférence russe dans les élections présidentielles américaines à la divulgation des données privées de près de 80 millions d’utilisateurs de données à la société Cambridge Analytica. Mark Zuckerberg, le co-fondateur de Facebook qui est aujourd’hui âgé de 34 ans, est fortement critiqué pour la manière dont il a géré ces crises, et sa fuite des confrontations avec les législateurs lorsque ceux-ci lui demandent d’expliquer comment sa société veille à la confidentialité des données que lui confient ses utilisateurs.
Zuckerberg est « intouchable »
Or, selon ces actionnaires, les problèmes du réseau social sont inhérents à la manière dont il est géré. Ils expliquent qu’ils n’ont pas été pris en compte de manière appropriée, parce que la structure juridique même de Facebook rend Zuckerberg, qui est à la fois CEO et président du conseil, “intouchable”.
En avril, un groupe d’actionnaires militants avait exhorté Zuckerberg à abandonner l’un de ses deux postes de direction, voire les deux, chez Facebook. Il avait rappelé qu’il était tout à fait inhabituel que ce soit la même personne qui occupe ces deux postes, et accusait Zuckerberg de ne pas comprendre comment il fallait gérer une grande entreprise internationale cotée en bourse. Ces actionnaires contestataires se plaignaient également de la concentration d’un gros paquet d’actions à droit préférentiels dans les mains du dirigeant, qui aboutit à lui conférer plus de la moitié des droits de vote, lui donnant la possibilité de bloquer toute décision de son choix.
Un autocrate comparable aux requins de la finance du XIXe siècle
“L’idée qu’il peut y avoir un autocrate à la tête d’une entreprise cotée gigantesque, dans laquelle des actionnaires ont placé des milliards de dollars est un anachronisme. Cela nous ramène au XIXe siècle, lorsque les requins de la finance se comportaient comme des autocrates et des dictateurs”, juge Patrick Doherty, directeur du bureau de gouvernance au Bureau du vérificateur général de l’Etat de New York, qui détient près d’un milliard d’euros d’actions Facebook.
Les investisseurs contestataires ont indiqué qu’ils continueraient à mettre la pression pour que cet état de choses change, en intervenant dans les assemblées d’actionnaires, en donnant des allocutions à la presse, mais aussi en adressant des courriers critiques à la direction de Facebook.
Facebook réfute ces critiques
Facebook a refusé de commenter les allégations concernant cette rébellion. La firme s’abrite derrière d’anciennes déclarations, vantant ses structures efficaces. Récemment, elle a affirmé que le départ de Zuckerberg en tant que président pourrait induire des incertitudes, de la confusion et de l’inefficacité dans les fonctions de direction et de gestion.
Facebook a également indiqué que son “conseil d’administration pense que M. Zuckerberg a été et continue d’être une part cruciale du succès à long terme de l’entreprise”.