De fortes concentrations de PCB ont été mesurées autour d’usines de recyclage. Les broyeurs à métaux utilisés pour la destruction de voitures seraient en cause. Mais aucune mesure n’a encore été prise par la Région wallonne.
Les usines de recyclage seraient-elles dangereuses pour la santé des habitants aux alentours? Une enquête révélée par Le Soir semble l’indiquer. Un rapport du service toxicologique de l’hôpital de Liège parle d’un taux inquiétant de PCB autour des broyeurs à mitraille.
Les polychlorobiphényles, connus sous le nom de PCB, sont considérés comme des perturbateurs endocriniens. Cela signifie qu’ils peuvent interférer avec les systèmes hormonaux. Les PCB les plus dangereux, du type dioxine, sont suspectés d’être cancérogènes.
Selon les toxicologues liégeois, la contamination de l’air et des sols est ‘particulièrement préoccupante’ et avec ‘des toxicités diverses et variées’. Le rapport alerte sur les dangers pour la protection de l’environnement, mais aussi la santé et la sécurité des riverains et des travailleurs.
La réaction de la Région
La ministre wallonne de l’Environnement, Celine Tellier (Ecolo) a demandé à son cabinet ‘une analyse complète du problème en incluant le volet scientifique et juridique’. Lorsqu’elle aura le rapport entre les mains – apparemment dans les prochains jours – elle pourra prendre des décisions concernant les broyeurs.
En 2017, le ministre en charge Carlo Di Antonio avait déjà été alerté sur cette problématique. Il avait demandé aux sept broyeurs de mitraille de limiter les rejets. Mais les exploitants tardent à se mettre en règle. Ils ont lancé un recours devant le Conseil d’Etat afin d’annuler la limitation. Celle-ci va, selon eux, provoquer une perte de concurrence du secteur wallon qui va devoir investir d’importantes sommes d’argent, sans être sûr qu’ils seront en dessous du taux limite.
Et les riverains dans tout ça?
Au final, les concentrations de PCB dans les environs sont toujours aussi élevées. Et les premiers concernés sont bien sûr les riverains. Les autorités communales leur ont conseillé de ne pas manger les légumes de leur jardin, ni les oeufs de leurs poules. Il vaut apparemment mieux également porter des gants pour jardiner. Mais au-delà de ces quelques mesures préventives, ils sont dans l’attente du rapport de la ministre de l’Environnement.
L’AFSCA s’est rendue chez les agriculteurs proches d’un broyeur à mitraille l’été dernier. Résultat: pas de dépassement des normes dans les échantillons récoltés. Mais l’Agence fédérale pour sécurité de la chaine alimentaire reste prudente et a demandé une contre-analyse.
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