Le Premier ministre britannique Boris Johnson a appelé les plus grands émetteurs à s’engager à atteindre le niveau zéro et annonce que l’interdiction des voitures diesel et essence sera avancée à 2035.
Après avoir fait ses adieux à l’Union européenne, le Royaume-Uni souhaite désormais dire au revoir à ses voitures polluantes. C’est lors d’un discours dans le cadre de la conférence sur le climat, la COP26, que Boris Johnson annoncera ses nouvelles mesures mardi prochain. Soit l’interdiction de la vente de véhicules neufs à essence et diesel au Royaume-Uni avancée à 2035, 5 ans plus tôt que l’échéance prévue. Les voitures hybrides sont aussi comprises, pour la première fois.
La COP26 ne se tiendra pas avant novembre prochain, à Glasgow, mais Boris Johnson prend déjà les devants. Le gouvernement britannique a aussi décidé la semaine dernière de démettre la présidente britannique de la conférence sur le climat, Claire O’Neill, de façon considérée comme ‘abrupte’. On ne connait pas encore son remplaçant. Au micro de la BBC, O’Neill a par ailleurs indiqué que le Premier ministre lui avait avoué ‘ne pas vraiment comprendre’ le changement climatique…
Zéro carbone en 2050
Cette annonce s’inscrit dans la volonté britannique plus large d’atteindre des émissions nettes de carbone nulles d’ici 2050. Et Boris Johnson veut montrer l’exemple en appelant les pays du monde entier à faire de même, dans le cadre de la présidence gouvernementale des négociations sur le climat de l’ONU cette année. Il faudra surtout beaucoup de courage pour convaincre la Chine, les États-Unis ou l’Inde, encore bien loin de ces préoccupations climatiques, comme l’indique The Guardian.
Le Royaume-Uni lui-même devra faire face à des défis diplomatiques de taille pour faire de cette COP26 un succès, et surtout viser plus haut que les discussions qui se sont terminées en décembre dernier à Madrid. ‘L’accueil de la COP26 est une occasion importante pour le Royaume-Uni et les nations du monde entier de renforcer la lutte contre le changement climatique’, a déclaré Boris Johnson aux dignitaires, entreprises et militants.
‘Alors que nous définissons nos plans pour atteindre notre ambitieux objectif de zéro émission nette en 2050, nous allons exhorter les autres pays à se joindre à nous pour s’engager à ne pas émettre de gaz à effet de serre’, a-t-il poursuivi. ‘2020 doit être l’année où nous inversons la tendance du réchauffement climatique – ce sera l’année où nous choisirons un avenir plus propre et plus vert pour tous.’
Neutralité aussi pour l’aérien
Pour appuyer ses dires, Boris Johnson peut compter sur le secteur aérien britannique, qui a promis ce mardi la neutralité carbone d’ici 2050, via des projets d’avions moins polluants… Mais aussi des mécanismes de compensation ‘controversés’, considérés par les ONG comme de la poudre aux yeux, selon l’agence Belga.
British Airways, EasyJet, les constructeurs Airbus et Boeing ou encore le motoriste Rolls-Royce assurent pouvoir respecter ces objectifs malgré la croissance de 70% du trafic aérien attendue d’ici 2050. Les industriels réfléchissent également à des projets d’avions électriques, tels qu’EasyJet. Mais c’est bien la ‘compensation carbone’ qui attire les foudres des ONG, alors qu’elle représente le tiers des réductions prévues.
‘La compensation carbone est simplement une excuse pour continuer comme si de rien n’était en faisant porter la responsabilité sur d’autres’, estime pour sa part John Sauven, directeur général de Greenpeace pour le Royaume-Uni. Il plaide plutôt pour la taxation des voyageurs aériens réguliers, mais ça, ce n’est pas au calendrier…
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