Hausse des prix de l’immobilier malgré l’augmentation du prix des prêts immobiliers : « Nous ne prévoyons pas de baisse significative des taux d’intérêt à court terme »

Le coût d’un prêt immobilier a augmenté au cours des derniers mois. Pourtant, les prix de l’immobilier n’ont pas diminué pour autant. Au contraire, ils ont augmenté, réduisant ainsi le pouvoir d’achat immobilier des Belges. C’est ce que révèle le nouveau baromètre trimestriel du site immobilier Immoweb.


Principaux renseignements

  • Nous payons en moyenne 3 pour cent de plus pour un logement aujourd’hui qu’il y a un an.
  • Cette hausse des prix s’explique par l’augmentation des taux d’intérêt sur les prêts résidentiels au cours des derniers mois. La hausse des taux d’intérêt exerce normalement une pression sur les prix de l’immobilier, et inversement.
  • Jonathan Frisch, économiste chez Immoweb, ne s’attend pas à ce que les taux hypothécaires baissent de sitôt. « Cela est dû à la combinaison de plusieurs éléments, dont les conflits géopolitiques et les tensions commerciales mondiales », ajoute-t-il.

Dans l’actualité : Les prix de l’immobilier en Belgique ont augmenté en moyenne de 3 pour cent par rapport à l’année précédente, selon une analyse d’Immoweb.

  • Les prix des logements augmentent malgré la hausse des taux hypothécaires. Selon le site web consacré à l’immobilier, les taux d’intérêt moyens se situent aujourd’hui autour de 3 pour cent. Cependant, les prix de l’immobilier sont restés sous pression entre 2022 et 2024 en raison du resserrement des conditions de crédit.
  • « À partir de l’été 2024, on observe une reprise progressive de la croissance annuelle des prix. Après un creux de +0,9 pour cent en juillet et août 2024, la croissance a atteint +2,5 pour cent au 1er mai 2025, puis +3 pour cent au 1er juillet », note Jonathan Frisch, économiste chez Immoweb.

Le pouvoir d’achat immobilier diminue en Belgique

A noter : La hausse des taux d’intérêt et la reprise du marché de l’immobilier font que le pouvoir d’achat immobilier des Belges a diminué de 3 mètres carrés pour s’établir à 116 mètres carrés.

  • Le pouvoir d’achat immobilier correspond au nombre de mètres carrés qu’un ménage belge (marié ou cohabitant légal) disposant d’un revenu médian peut acheter à l’aide d’un crédit logement.
  • Celui-ci avait augmenté de 13 mètres carrés entre fin 2023 et janvier 2025 grâce à la baisse des taux hypothécaires et à l’indexation des revenus. Cette augmentation a permis de rattraper une grande partie des 20 mètres carrés perdus entre début 2022 et fin 2023.
    • « Cette tendance s’est donc interrompue », a déclaré Frisch. « Environ la moitié de la perte de pouvoir d’achat immobilier est due à la hausse des taux d’intérêt (+0,15 point de pourcentage), l’autre moitié à la hausse des prix de l’immobilier. »

« Les taux d’intérêt des prêts résidentiels ne baisseront pas de manière significative au cours des prochains mois »

Perspectives : Bien que la Banque centrale européenne (BCE) ait fortement réduit ses taux directeurs au cours des douze derniers mois, les économistes ne s’attendent pas à ce que les taux des prêts résidentiels suivent cette tendance de sitôt. En effet, les banques se basent sur les taux d’intérêt à long terme pour déterminer le prix d’un prêt résidentiel, et ces taux ont augmenté ces derniers mois en raison de plusieurs facteurs.

  • « La dette et les déficits budgétaires des États membres dopent les rendements obligataires « , souligne le rapport. « L’augmentation des dépenses de défense dans les pays européens contribue également à alourdir le fardeau de la dette.
  • La récente dégradation de la note de crédit de la Belgique par l’agence de notation Fitch, qui est passée de AA- à A+ (la plus mauvaise note jamais attribuée au pays), reflète les préoccupations croissantes du marché quant à la viabilité des finances publiques. Dans ce cas, les investisseurs exigent une rémunération plus élevée pour l’argent qu’ils prêtent à l’État, ce qui entraîne une hausse des taux d’intérêt à long terme.
  • Les conflits géopolitiques en cours et les tensions commerciales mondiales contribuent également à la hausse des taux d’intérêt à long terme.
  • Enfin, la fin du cycle de baisse du taux directeur de la BCE semble être en vue. Comme l’a récemment déclaré Christine Lagarde, présidente de la BCE, « nous approchons de la fin d’un cycle de politique monétaire qui était une réponse à une série de chocs combinés : la pandémie, la guerre illégale en Ukraine et la crise de l’énergie ».

Et de conclure : « Dans ces conditions, il n’est pas réaliste de compter sur une baisse significative des taux d’intérêt ou des prix à court terme. Le pouvoir d’achat sur le marché immobilier pourrait donc encore se dégrader d’ici la fin de l’année », conclut l’économiste.

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