Après 40 ans d’échafaudage : le Palais de justice de Bruxelles reprend lentement vie


Principaux renseignements

  • La rénovation du Palais de justice de Bruxelles est un processus qui a duré 40 ans.
  • Il a été annoncé que les échafaudages seront complètement enlevé d’ici la fin de l’année 2030.
  • Les responsables ont reconnu qu’il était « totalement inacceptable » de laisser les échafaudages sur le plus grand palais de justice du monde pendant quatre décennies.

La rénovation du palais de justice de Bruxelles a été un processus long et ardu, qui s’est étalé sur quatre décennies. Cependant, il y a enfin une lumière au bout du tunnel. Il a été annoncé que les échafaudages seront complètement retirés d’ici à la fin de l’année 2030. Ce projet est devenu une source à la fois d’amusement et de frustration pour de nombreux Bruxellois, qui ont du mal à se souvenir de l’apparence du bâtiment sans son échafaudage emblématique. Avec 40 ans de construction, notre pays détient un record peu enviable dont les gens sont impatients de se débarrasser.

La grande façade de ce monument historique, symbole de la prospérité depuis la fin du XIVe siècle, est entourée d’échafaudages depuis 1984. Bien que les autorités aient pour objectif de retirer ces structures de la façade principale d’ici à la fin de 2025 et de les démanteler complètement d’ici à 2030, comme l’a déclaré le secrétaire d’État Mathieu Michel lors d’une récente visite du site, la lenteur du projet a suscité des critiques. M. Michel a reconnu qu’il était « totalement inacceptable » de laisser des échafaudages sur le plus grand palais de justice du monde pendant quatre décennies.

Progrès vers la restauration

Toutefois, les travaux réalisés au cours de l’année écoulée laissent entrevoir de l’espoir et des progrès. Les premières sections d’échafaudage ont été démontées, ce qui constitue un pas en avant vers la restauration de la grandeur de l’édifice. Le projet est motivé par le désir d’assumer une responsabilité à l’égard d’un patrimoine national qui appartient à tous les Belges.

Conçu dans les années 1860 par l’architecte local Joseph Poelaert, à l’époque où le roi Léopold II exploitait le Congo et où la Belgique figurait parmi les premières puissances économiques mondiales, ce bâtiment néoclassique s’étend sur une superficie impressionnante de 26 000 mètres carrés. Sa taille dépasse même celle de la basilique Saint-Pierre de Rome. L’imposante coupole en cuivre de l’édifice est un élément marquant de l’horizon bruxellois, encore accentué par son emplacement sur l’une des collines de la ville.

Défis et retards

Les raisons de cette longue restauration sont restées quelque peu obscures au fil du temps. Les théories incluent la faillite de l’entrepreneur initial et les obstacles bureaucratiques subséquents entre les différents niveaux de gouvernement, alimentés par les tensions politiques entre La Flandre et la Wallonie. Jean-Pierre Buyle, un avocat qui a créé la Fondation Poelaert en 2011 pour faire pression sur les décideurs politiques, considère le système judiciaire comme « le maillon faible » entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Il attribue les retards à l’inquiétude suscitée par l’escalade des coûts du projet.

Buyle souligne le contraste frappant entre le traitement réservé au Palais de justice et celui réservé à d’autres institutions importantes : « Lorsqu’un plafond s’effondre ici en raison de problèmes d’humidité, nous examinons la situation, nous fermons la porte et nous attendons deux ou trois ans. En revanche, si cela se produit au Parlement ou au Palais royal, les ouvriers arrivent sur place le lendemain.

En 2023, l’État fédéral (propriétaire du bâtiment) et la Région de Bruxelles-Capitale (responsable des monuments classés) ont finalement accordé un permis de construire pour la restauration de la façade – un projet de « phase 1 » estimé à 32 millions d’euros. Au cours de l’année écoulée, chaque élément décoratif situé au-dessus de l’entrée principale a fait l’objet d’un travail minutieux de nettoyage et de remplacement des pierres par des matériaux originaux provenant de carrières comme celle de Comblanchien, en Bourgogne (France). À ce jour, 137 mètres cubes de pierre ont été remplacés, ce qui équivaut à environ 370 tonnes ou 14 chargements de camion.

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