Principaux renseignements
- Conseillère municipale d’opposition Alenka Doulain présente une évaluation critique des transports publics gratuits de Montpellier.
- Les résultats ont été décevants, avec des conditions de réseau dégradées et en deçà des objectifs de transfert modal.
- Les inquiétudes concernent la privatisation potentielle dans un climat économique déjà précaire.
Opposition à la gratuité des transports publics
Un an après la mise en place de la gratuité des transports publics à Montpellier, Alenka Doulain (Nous sommes), conseillère municipale d’opposition, dresse un bilan critique. Alors que le lancement initial a été célébré par un événement public sur la place de la Comédie, Doulain affirme que le résultat a été décevant. Elle en veut pour preuve la dégradation de l’état des réseaux, le report de projets clés et le fait que les objectifs de transfert modal n’ont pas été atteints. En outre, elle s’inquiète d’une éventuelle privatisation dans un contexte économique déjà précaire.
Conséquences positives et négatives
La Métropole de Montpellier, en revanche, dresse un tableau plus optimiste. Elle fait état d’une augmentation de 33 pour cent de la fréquentation des bus et des tramways depuis l’introduction de la gratuité. Malgré cette statistique positive, Doulain souligne les conséquences négatives : des fréquences de service réduites sur les lignes 7, 11 et 15, et des retards importants sur la ligne 1 du tramway, ce qui a un impact négatif sur les navetteurs.
Inégalités de transport et congestion
Mme Doulain soutient que le concept de « transport gratuit » est trompeur dans de nombreuses zones de la métropole où les services sont pratiquement inexistants. Elle affirme que le système donne la priorité au centre de la ville, laissant les habitants des zones périphériques sans options de transport viables. Ce déséquilibre, affirme-t-elle, exacerbe les inégalités territoriales et entraîne des embouteillages quotidiens aux frontières de la ville. Ces préoccupations sont reprises par le collectif des usagers des transports de Montpellier, qui a récemment lancé un avertissement sur la situation.
Inquiétudes financières et projets abandonnés
Mme Doulain critique en outre les implications financières associées à la gratuité des transports, affirmant qu’elle coûte environ 240 millions d’euros par trimestre – un montant équivalent au financement d’une nouvelle ligne de tramway. Elle remet en question ce choix budgétaire étant donné les objectifs modestes de la municipalité en matière de part modale des transports publics (seulement 26 pour cent d’ici 2032).
Doulain et le MUPES déplorent également l’abandon des projets d’extension du tramway, comme la connexion à la mer, et l’absence de priorité pour la revitalisation du système ferroviaire de l’Étoile afin de réduire la congestion du trafic. Ils soulignent une dégradation inquiétante des finances de la Métropole de Montpellier, qui rappelle l’administration du précédent maire-président Philippe Saurel. La réduction des investissements et des services est perçue avec inquiétude. Mme Doulain conclut en avertissant que le maire Michaël Delafosse crée des conditions qui pourraient ouvrir la voie à la privatisation à moyen terme, un risque auquel elle est farouchement opposée.
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