Principaux renseignements
- Le nombre de victimes de la traite des êtres humains détectées a augmenté de 25 pour cent depuis 2019, selon un nouveau rapport de l’ONU.
- Les criminels exploitent les individus pour le travail forcé et les escroqueries en ligne, les femmes et les filles restant vulnérables à l’exploitation sexuelle et à la violence sexiste.
- La traite des enfants à des fins de travail forcé a bondi de 47 pour cent entre 2019 et 2022, les filles connaissant une hausse de 38 pour cent.
L’essor de la traite des êtres humains
Le nombre de victimes de la traite des êtres humains détectées dans le monde a augmenté de manière significative depuis son déclin pendant la pandémie de COVID-19. Un nouveau rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) examinant les données de 156 pays révèle une augmentation de 25 pour cent entre 2022 et 2019. Cette hausse est attribuée aux vulnérabilités exacerbées par la pauvreté, les conflits et la crise climatique, qui entraînent une exploitation accrue des enfants et une augmentation des cas de travail forcé, selon un rapport des Nations unies.
Les criminels exploitent les vulnérabilités
Les criminels exploitent de plus en plus les individus à des fins de travail forcé, en les utilisant souvent dans le cadre d’escroqueries en ligne sophistiquées et de systèmes de cyberfraude. Les femmes et les jeunes filles restent particulièrement vulnérables à l’exploitation sexuelle et à la violence sexiste. Pour lutter contre ce problème croissant, Ghada Waly, directrice exécutive de l’ONUDC, souligne la nécessité de renforcer les réponses de la justice pénale afin que les auteurs de ces actes soient tenus pour responsables. La coopération internationale est essentielle pour secourir les victimes et leur fournir des services de soutien essentiels.
L’augmentation du trafic d’enfants
Le rapport met en évidence une augmentation préoccupante de la traite des enfants à des fins de travail forcé à l’échelle mondiale. Entre 2019 et 2022, le nombre de victimes détectées a bondi de 47 pour cent. Pour la seule année 2022, le nombre d’enfants victimes a augmenté de 31 pour cent par rapport à 2019, les filles connaissant une hausse de 38 pour cent. Il existe une corrélation entre cette augmentation et les régions où les enfants non accompagnés et séparés sont plus nombreux.
Exploitation dans les pays à hauts revenus
En outre, la traite des enfants est en augmentation dans les pays à revenu élevé, et concerne souvent des filles victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle. Les femmes et les filles continuent de représenter la majorité des victimes détectées dans le monde, soit 61 pour cent. Parmi elles, 60 pour cent sont victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle. En ce qui concerne les garçons, 45 pour cent sont victimes de la traite à des fins de travail forcé, tandis que 47 pour cent sont exploités pour d’autres raisons, y compris la criminalité forcée et la mendicité.
Trafic à des fins de criminalité forcée
La traite à des fins de criminalité forcée, qui englobe les escroqueries en ligne, a également connu une augmentation significative, passant de 1 pour cent en 2016 à 8 pour cent en 2022. Le rapport consacre un chapitre spécial à l’Afrique, une région souvent négligée dans les études sur la traite en raison des difficultés liées à la collecte de données. L’ONUDC a déployé des efforts concertés pour recueillir des données complètes sur l’ensemble du continent en collaborant avec diverses autorités régionales et nationales.
Une région vulnérable
L’Afrique se révèle être à la fois la source et la destination d’un grand nombre de cas de traite. En 2022, des personnes de pas moins de 162 nationalités différentes ont été victimes de la traite vers 128 pays, dont trente-et-un pour cent étaient des citoyens de pays africains. Les déplacements, l’insécurité et le changement climatique en Afrique exacerbent les vulnérabilités, entraînant une augmentation de la traite interne.
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