Principaux renseignements
- La Suisse cherche à resserrer ses relations économiques avec la Chine malgré les tensions mondiales.
- Un accord de libre-échange actualisé entre les deux pays est en cours de négociation, ce qui pourrait profiter à la Suisse en la protégeant contre le retour en arrière de l’économie chinoise.
- La dépendance à l’égard de la Chine pose le problème du découplage avec ce pays asiatique, et les experts soulignent la nécessité de diversifier les marchés clés.
Alors que l’Occident prend de plus en plus ses distances avec la Chine, la Suisse cherche à resserrer ses relations économiques avec le pays asiatique. Cette stratégie s’inscrit toutefois dans un contexte de tensions géopolitiques accrues et d’inquiétudes quant à l’affaiblissement de l’économie chinoise.
La Suisse a toujours entretenu des liens étroits avec la Chine, dont elle a reconnu la République populaire en 1950. Aujourd’hui, les deux pays s’apprêtent à célébrer le 75e anniversaire de leurs relations diplomatiques.
Efforts pour renforcer les liens économiques
Un accord de libre-échange (ALE) actualisé entre la Suisse et la Chine est actuellement en cours de négociation. Selon les experts, cette démarche pourrait être bénéfique à la Suisse en la protégeant contre un éventuel retour en arrière de l’économie chinoise dans un contexte de tensions mondiales. La mise à jour de l’ALE offre à la Suisse l’occasion de renforcer certaines règles dans des domaines tels que le commerce et la protection des données. Les préoccupations en matière de droits de l’homme sont notamment considérées comme un moyen de pression pour la Suisse dans ces négociations.
Malgré les avantages potentiels, des inquiétudes subsistent quant à la forte dépendance de la Suisse à l’égard de la Chine. La nation alpine dépend fortement de la Chine, qui est son troisième partenaire commercial. Les entreprises suisses ont exporté des biens d’une valeur de 40,6 milliards de francs suisses vers la Chine en 2023, ce qui souligne l’importance économique de cette relation. Les experts avertissent que le découplage de la Chine ne serait pas viable pour l’économie suisse à l’heure actuelle et préconisent la diversification des marchés clés.
Pression internationale et incertitude
Les États-Unis considèrent l’approche de la Suisse comme pragmatique, mais des questions subsistent quant à sa viabilité à long terme compte tenu de l’escalade des tensions commerciales avec la Chine. Une éventuelle victoire de Trump lors de la prochaine élection présidentielle américaine pourrait avoir un impact significatif sur cette stratégie, obligeant potentiellement la Suisse à choisir son camp entre les grandes puissances.
En outre, les experts avertissent que l’augmentation de la pression des États-Unis et de l’UE sur la Suisse pour s’aligner sur leur position anti-chinoise pourrait créer un dilemme difficile. L’absence d’un « plan B » concret de la part de la Suisse soulève des inquiétudes quant à sa capacité à naviguer efficacement dans ces eaux géopolitiques complexes. L’absence de positionnement clair sur des questions cruciales telles que la situation à Taïwan ne fait qu’alimenter cette appréhension.
Un exercice d’équilibre délicat
En fin de compte, la Suisse est confrontée à un délicat exercice d’équilibre entre ses intérêts économiques et les réalités politiques mondiales. Avec l’escalade des tensions commerciales et les changements d’alliances, l’approche unique du pays à l’égard de la Chine sera de plus en plus mise à l’épreuve.
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