Principaux renseignements
- Plus de 350 militants écologistes ont été tués en Colombie depuis 2018, 2023 étant l’année la plus meurtrière.
- Les deux tiers de ces meurtres restent impunis, et la plupart se sont produits dans trois départements : Cauca et Narino.
- Les dirigeants indigènes sont confrontés à un risque disproportionné, représentant 57 pour cent des décès d’écologistes dans le Cauca et le Narino.
Depuis 2018, la Colombie est témoin d’une sombre réalité : plus de 350 militants écologistes ont été tués à l’intérieur de ses frontières. Cette révélation provient d’un récent rapport de la fondation PARES, publié en toile de fond de la COP16, la plus grande conférence de l’ONU sur la protection de la nature, qui s’est tenue à Cali. Le rapport détaille un total de 361 meurtres à travers la Colombie depuis 2018, 2023 apparaissant comme l’année la plus meurtrière à ce jour, avec 81 meurtres.
Le rôle des conflits armés et du contrôle territorial
Le conflit armé de longue date en Colombie, qui s’étend sur plus de six décennies et implique des guérillas de gauche, des paramilitaires de droite, des cartels de la drogue et le gouvernement, a créé un environnement instable. Cette lutte permanente oppose souvent les groupes armés aux communautés locales et aux militants qui s’opposent à leurs actions, en particulier ceux qui sont impliqués dans l’exploitation minière illégale et le défrichage des terres pour la culture de la coca – l’ingrédient principal de la cocaïne.
Auteurs des meurtres de militants écologistes
Le rapport souligne que les conflits de contrôle territorial entre ces acteurs armés sont devenus une menace majeure pour les défenseurs de l’environnement. Les deux tiers des meurtres de militants signalés depuis 2018 restent impunis, selon PARES. La majorité de ces meurtres se sont produits dans seulement trois des 32 départements de la Colombie : Cauca et Narino.
Conséquences pour les dirigeants autochtones
PARES attribue plus de la moitié des meurtres aux dissidents des FARC, 20 pour cent à la guérilla rivale de l’ELN et 16 pour cent au cartel de la drogue du Clan du Golfe. Les dirigeants indigènes sont exposés à un risque disproportionné, puisqu’ils représentent 57 pour cent des décès d’écologistes dans le Cauca et le Narino. Le PARES critique le manque de coordination entre les institutions de l’État dans le traitement de ce problème alarmant.
Reconnaissance internationale des menaces qui pèsent sur la Colombie
L’organisation internationale de surveillance Global Witness a reconnu que la Colombie était le pays le plus dangereux au monde pour les défenseurs de l’environnement. Le rapport révèle également que les militants qui s’opposent à des projets légaux tels que les mines et les installations hydroélectriques ont également été victimes de violences.
Si vous souhaitez accéder à tous les articles, abonnez-vous ici!