Suite à la controverse déclenchée par les propos du pape François sur l’avortement, le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) a réagi vivement à la Chambre.
Principaux renseignements
- Le nonce apostolique est convoqué par le Premier ministre De Croo après les déclarations du pape sur l’avortement.
- De Croo souligne qu’il ne souhaite aucune influence de l’Église dans une éventuelle extension de la loi sur l’avortement.
- La visite du pape sur la tombe du roi Baudouin s’est faite sans concertation avec le gouvernement.
Dans l’actualité : Alexander De Croo qualifie les déclarations du pape d’« inacceptables ».
- Lorsque le pape François est retourné à Rome après sa visite en Belgique, il a qualifié les médecins pratiquant l’avortement de « tueurs à gages ». Selon lui, la loi sur l’avortement est une « loi de meurtre ». Jan Danckaert, recteur de la VUB, avait exhorté De Croo à convoquer Monseigneur Franco Coppola, le nonce apostolique, ce qui sera fait.
- De Croo a fermement condamné, jeudi à la Chambre, les propos du pape. « Inacceptables », a déclaré De Croo, qualifiant l’ingérence du pape dans « le processus décisionnel démocratique » en Belgique de déplacée, en faisant référence à la loi sur l’avortement en vigueur depuis 1990.
- Le roi Baudouin avait refusé de signer cette loi, car elle allait à l’encontre de sa foi catholique profonde. Il avait temporairement abdiqué, permettant ainsi au gouvernement d’adopter la loi. Le pape François a loué Baudouin comme un « homme courageux » pour cette décision et a déclaré vouloir le béatifier pour cela.
- De Croo a également réagi à cet épisode : le pape avait visité la tombe de Baudouin sans que le gouvernement en soit informé. Selon le pape, il s’agissait d’une affaire privée. De Croo en doute, étant donné les déclarations ultérieures de François.
Exprimer indignation à propos des abus
- « L’époque où l’Église pouvait dicter les lois est révolue », a poursuivi le Premier ministre. Pendant ce temps, plusieurs propositions visant à assouplir la législation sur l’avortement sont en discussion à la Chambre. De Croo a rappelé que l’Église ne doit pas s’immiscer dans ces débats.
- Il a appelé au respect des médecins qui pratiquent des avortements « en leur âme et conscience et dans le cadre de la loi ». Les femmes doivent pouvoir « décider librement de leur corps, sans l’influence de l’Église », a ajouté De Croo.
- Enfin, le sujet des abus sexuels au sein de l’Église a également été brièvement abordé. Selon Alexander De Croo, le pape devrait exprimer son indignation à propos des abus plutôt que de l’avortement. Sa collègue de parti, Katja Gabriëls (Open Vld), avait déjà exprimé un sentiment similaire à la Chambre : « Les médecins ne sont pas des criminels. Les prêtres qui commettent des abus sexuels, eux, le sont ».