Le président de la Banque nationale suisse fait l’objet d’un examen minutieux dans le cadre des retombées du Credit Suisse


Principaux renseignements

  • Martin Schlegel devient président de la Banque nationale suisse (BNS) dans un contexte d’examen minutieux de la gestion par la banque centrale de la chute du Credit Suisse.
  • Les rapports suggèrent une évaluation critique du ministère des finances, du régulateur des marchés financiers FINMA et des actions de la BNS en réponse à l’effondrement du Crédit Suisse.
  • M. Schlegel est confronté à la tâche d’élaborer des réglementations pour l’UBS élargie, y compris des exigences potentiellement plus strictes en matière de capital, tout en maintenant le bilan positif de la BNS en matière de politique monétaire.

Alors que Martin Schlegel assume le rôle de président de la Banque nationale suisse (BNS), la gestion par la banque centrale de la chute tumultueuse du Crédit suisse et de son acquisition ultérieure par UBS fait l’objet d’un examen minutieux. Cette semaine marque l’entrée en fonction officielle de M. Schlegel et coïncide avec l’imminence d’une enquête parlementaire sur la réaction des autorités suisses à l’effondrement du Credit Suisse.

Les spéculations vont bon train quant aux conclusions de cette enquête, les rapports suggérant une évaluation critique du ministère des finances, du régulateur des marchés financiers, la FINMA, et des actions de la BNS. Paul Tucker, ancien vice-gouverneur de la Banque d’Angleterre, a présenté un rapport au ministère suisse des finances à la fin de l’année 2023, indiquant que les autorités suisses n’étaient pas suffisamment préparées pour faire face efficacement à l’effondrement du Credit Suisse.

Gestion de la crise du Credit Suisse

En mars 2023, confronté à des revers financiers et à d’importantes sorties de fonds, le Credit Suisse a été fusionné avec UBS par une intervention du gouvernement suisse, impliquant la BNS et les régulateurs. Certains économistes et chefs d’entreprise suisses soutiennent que la réponse de la BNS était inadéquate, citant des actions tardives, une inflexibilité dans la fourniture de fonds d’urgence, et une dépendance à l’égard des capacités d’auto-sauvetage du Credit Suisse.

Yvan Lengwiler, membre du groupe de l’Observatoire de la BNS à l’Université de Bâle, souligne que la crise du Credit Suisse met en évidence la nécessité d’une meilleure préparation des autorités suisses, y compris de la BNS, pour faire face aux futurs défis financiers. Il insiste sur les conséquences potentielles d’une situation similaire pour UBS.

Transition et défis

Le prédécesseur de Schlegel, Thomas Jordan, a dirigé la réponse de la BNS au cours de l’année 2022, en organisant des réunions avec des représentants du gouvernement et des banquiers. Jordan et Schlegel ont largement collaboré pour fournir des milliards de francs suisses de liquidités d’urgence au Credit Suisse et, par la suite, pour faciliter son rachat par UBS. Alors que M. Jordan attribue l’effondrement du Credit Suisse à ses décisions de gestion et maintient que les autorités suisses ont empêché une crise financière mondiale, M. Schlegel a défendu l’approche de la BNS contre les appels à la nationalisation du Credit Suisse.

M. Schlegel, responsable de la stabilité bancaire au sein du conseil d’administration de la BNS, doit maintenant élaborer des réglementations pour l’UBS élargie, y compris des exigences potentiellement plus strictes en matière de fonds propres. La collaboration avec le gouvernement et les responsables de la FINMA sera cruciale dans ce processus.

Surveillance bancaire et politique monétaire

Malgré les questions persistantes concernant la surveillance bancaire, la BNS a été reconnue pour sa gestion efficace de l’inflation, qui s’est modérée à 1,1 pour cent le mois dernier. Le maintien de ce bilan positif en matière de politique monétaire restera une priorité pour Schlegel.

Le style personnel de M. Schlegel contraste avec l’approche plus conventionnelle de M. Jordan. Guitariste de basse végétarienne et joueur de kalimba, il apporte un élément non conventionnel à la fonction. Les analystes s’attendent à une continuité des politiques sous sa direction, compte tenu de ses relations étroites avec M. Jordan et de leur histoire commune au sein de la BNS.

Conclusion et perspectives

Bien que Schlegel reconnaisse que certains aspects de son approche peuvent différer de celle de Jordan, il souligne son engagement à respecter le mandat de la BNS et à mettre l’accent sur la stabilité des prix. Son mandat promet un chapitre intéressant dans l’histoire de la Banque nationale suisse, qui cherchera à tirer les leçons des événements passés et à naviguer dans un paysage financier en pleine évolution.

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