Toujours pas de WhatsApp, de Facebook ni d’Instagram en Chine. Mais ça n’empêche pas les firmes chinoises de reconnaitre des qualités aux offres numériques du groupe Meta. Par exemple, l’immense audience qu’ils offrent à des publicitaires.
Dans l’actualité : Meta a dévoilé ses résultats trimestriels ce mercredi. Et les affaires vont plutôt bien pour le groupe californien. Les ventes d’espaces publicitaires avaient augmenté de 23% par rapport à l’année précédente, ce qui lui permet de se positionner en acteur fiable de ce marché. Peut-être, en partie, grâce à la comparaison avec un ex-Twitter en proie aux frasques de Musk et à la fuite des annonceurs.
Une manne financière qui tombe à pique pour un groupe qui a traversé des années difficiles : concurrence accrue, procès, tentative de réorientation avec le métavers, etc. Mais celle-ci provient surtout de Chine, un pays qui a pourtant interdit les produits de Meta depuis 2009.
- L’Empire du Milieu représente à lui seul une bonne part de cette croissance, mais ses annonceurs visent en fait plus large : « Le commerce en ligne et les jeux ont bénéficié des dépenses des annonceurs en Chine atteignant des clients sur d’autres marchés » a contextualisé Susan Li, directrice financière de Meta.
- En catégories géographiques, c’est la zone « Reste du monde » de la présentation de Meta qui affichait la plus forte croissance, avec 36%. Une catégorie qui comprend l’Amérique du Sud. Mais c’est la Chine le moteur de croissance.
- « Le Brésil a été un contributeur important à l’accélération de la région en raison en partie de la demande accrue des annonceurs chinois ciblant les utilisateurs au Brésil » a explicité Li.
- Les autres zones suivent comme suit : Europe (35%), Asie-Pacifique (19%), et Amérique du Nord à (17%).
Alors que les affres de la pandémie s’éloignent, les firmes chinoises cherchent un nouveau départ. Mais face à une demande en berne dans leur propre pays, elles cherchent à étendre leurs activités à travers le globe et utilisent Meta comme principal outil publicitaire, contextualise CNBC.
- Un mouvement encore accéléré par l’instabilité au Moyen-Orient, qui n’attire donc pas les publicitaires chinois. Et ceux-ci se rabattent vers d’autres marchés. Ce qui a conduit Meta à élargir sa fourchette de prévisions de revenus, car le marché publicitaire reste particulièrement volatil. Ces annonceurs orientaux peuvent très bien aller voir ailleurs à la première pétarade géopolitique.
« Les dépenses des annonceurs chinois ont encore accéléré pour nous au Q3″ a confirmé Li. La baisse des coûts d’expédition et l’assouplissement des régulations sur l’industrie du jeu ont servi de vents favorables ici. […] Mais nous avons observé une baisse des publicités au début du quatrième trimestre, corrélant avec le début du conflit, ce qui est reflété dans nos prévisions de revenus du Q4. Il est difficile pour nous d’attribuer directement une baisse de la demande à un événement géopolitique spécifique. »
Susan Li