Selon Tom Lee, de Fundstrat, un influent analyste des marchés, il y a environ 90% de chances que le S&P 500 ait déjà connu son plus bas niveau en 2022. Si les États-Unis évitent la récession, l’indice ne fera qu’augmenter. Wall Street ne se préoccupe pas vraiment des vents contraires.
Inflation, hausse des taux d’intérêt, chaîne d’approvisionnement, guerre en Ukraine, flambée des matières premières… Wall Street a connu quelques soubresauts, mais est seulement en baisse de 5% par rapport au début de l’année. Le S&P 500 qui rassemble les 500 plus grandes entreprises américaines est même en forte progression depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Cette résilience des bourses malgré les vents contraires est un facteur d’optimisme pour Tome Lee de Fundstrat. Dans une note publiée vendredi et reprise par Business Insider, il estime que le S&P 500 atteindra 5.100 points à la fin de l’année, soit 13% de plus qu’aujourd’hui, et 24% pour les investisseurs qui ont acheté au plus bas, le 24 février.
La moyenne mobile des 200 jours
Un autre signal positif est à chercher dans le dernier rallye qui a franchi la moyenne mobile des 200 derniers jours. Depuis la Seconde Guerre mondiale, il y a eu 31 cas de « retournement clé » au cours desquels le S&P 500 a chuté de plus de 6 % sous sa moyenne mobile à 200 jours, puis a clôturé au-dessus de l’indicateur en fin d’année.
Dans une situation de non-récession, comme aujourd’hui, le S&P 500 a fini en hausse 14 fois sur 15, avec un rendement médian de 10 %. Mieux: l’indice était plus élevé 12 mois plus tard dans 100% des cas, avec un rendement médian de 17%. La dernière fois que ce signal a clignoté, c’était en mai 2020 et en mars 2016, deux périodes qui se sont révélées être de solides opportunités d’achat.
Selon Tom Lee, il existe encore des « zones de turbulence » au cours des trois ou quatre prochains mois, mais à six et douze mois, l’analyste se montre très confiant. L’expert plaide bien sûr pour sa chapelle et estime que les actions américaines sont « la meilleure maison dans un mauvais quartier ».
« Les États-Unis possèdent toujours les meilleures entreprises et constituent le marché le plus liquide », a-t-il ajouté. Il est vrai que les États-Unis sont quasi indépendants énergétiquement, dominent les nouvelles technologies et disposent de l’armée la plus puissante du monde, trois facteurs de stabilité. Certains économistes alertent contre une stagflation voire même une récession, suite à l’inversion de la courbe des rendements sur les marchés obligataires. Mais le marché du travail américain, en surchauffe, semble se stabiliser, vers un retour à la normale. La confiance et la consommation des ménages post-pandémie se poursuivent malgré l’inflation.