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6 mois après que l’UE s’est engagée à réduire les importations de gaz russe, la nouvelle installation de Gazprom expédie sa première cargaison de GNL vers la Grèce

6 mois après que l’UE s’est engagée à réduire les importations de gaz russe, la nouvelle installation de Gazprom expédie sa première cargaison de GNL vers la Grèce
Een tanker die LNG vervoert. (2009, STR/AFP via Getty Images)

La première cargaison de gaz naturel liquéfié provenant d’une nouvelle installation de production du conglomérat énergétique russe Gazprom est en route pour la Grèce. Cette décision intervient alors que l’Europe tente de réduire sa dépendance à l’égard du gaz naturel russe.

Depuis que la Russie a envahi l’Ukraine voisine, l’Union européenne (UE) s’efforce de devenir moins dépendante du gaz naturel importé de ce pays. Bien que la Russie elle-même prête main-forte en réduisant l’approvisionnement en gaz naturel, les États membres de l’UE tentent désormais de trouver d’autres fournisseurs, tels que les États-Unis et l’Algérie, pour cet important combustible fossile.

Pourtant, de nouveaux accords sont toujours conclus avec la Russie, malgré les tensions. La semaine dernière, le nouveau site de production de Portovaya du géant russe de l’énergie Gazprom a été inauguré sur la côte baltique. Il produit désormais du gaz naturel liquéfié (GNL). Plus tard dans la semaine, la première destination du produit, à savoir la Grèce, a été annoncée. Au total, plus de 30.000 tonnes de GNL auraient déjà été produites et un navire-citerne a déjà accosté à l’installation.

La Grèce ne dispose que d’une seule installation de GNL

Si l’on ne sait pas quelle société a commandé la cargaison de GNL, on sait déjà où elle se rend. Après tout, la Grèce ne possède qu’une seule installation qui fournit du GNL aux marchés nationaux et étrangers. Ce site est situé au large de la capitale Athènes. Ironiquement, c’est de là qu’elle fournit du gaz à la Bulgarie, entre autres, un pays qui ne reçoit plus de gaz russe après avoir refusé de payer les livraisons en roubles.

Bien qu’il ne soit pas interdit à la Grèce de recevoir du gaz russe provenant de nouvelles sources, cet approvisionnement risque de provoquer des remous. En effet, l’UE prévoit de réduire de deux tiers les importations de gaz naturel russe d’ici à la fin 2022. À terme, elle vise même à ne plus rien importer du tout, d’ici la fin de la décennie.

Un défi de taille

Pour se débarrasser complètement du gaz naturel russe, l’Europe devrait procéder à un changement très important. Après tout, le continent importait près de la moitié de son gaz naturel de Russie avant la guerre. Pour s’en débarrasser rapidement, l’Europe n’a toutefois pas d’autre choix que de produire à nouveau plus d’électricité avec des centrales au charbon, entre autres. La sortie du nucléaire est également reportée dans plusieurs pays pour donner un peu de répit au continent.

À moyen terme, cependant, le continent devra importer du gaz naturel d’autres pays. Toutefois, comme il n’est pas possible d’utiliser l’infrastructure de pipelines existante, il sera nécessaire de mettre en service de nouveaux terminaux gaziers flottants. Après tout, c’est là que le GNL est transformé en gaz naturel, qui ne peut être utilisé qu’ensuite.

Ensuite, l’objectif ultime est que l’Europe connaisse une transition énergétique, ce qui obligerait le continent à utiliser de plus en plus d’énergie verte. Toutefois, en utilisant des terminaux gaziers flottants, certains analystes estiment que le continent restera plus longtemps dépendant des combustibles fossiles.

(JM)

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