Et si les États-Unis évitaient finalement la récession ? Les résultats des grandes entreprises ont été meilleurs que prévu au 2e trimestre, et un rapport sur l’emploi américain, toujours en pleine bourre, diminue le risque de récession. De nouveaux chiffres de l’inflation sont attendus pour cette semaine.
Le rapport sur la création d’emplois aux États-Unis a dépassé toutes les attentes. En juillet, 528.000 emplois ont été créés. C’est le double de ce que les économistes avaient prévu. Ce mercredi, le département américain du travail publiera les chiffres de l’inflation pour le mois de juillet. Et les économistes s’attendent à un taux d’inflation de 8,7 %, soit une baisse par rapport au 9,1% du mois de juin.
Ces deux données peuvent être contradictoires. La bonne santé du marché du travail américain donne une marge de manœuvre pour la Banque centrale américaine. En effet, voyant que le risque de récession s’éloigne, la Fed pourrait appuyer sur le champignon pour faire baisser l’inflation, en augmentant les taux d’intérêt. D’un autre côté, si l’inflation opère une baisse au mois de juillet, cela voudrait dire que la politique de la Fed fonctionne, et qu’il ne faut pas en faire plus qu’il n’en faut.
Les investisseurs doivent naviguer entre ces deux paramètres, ce qui laisse pas mal d’incertitudes. Mais pour Mislav Matejka, le stratège principal de JP Morgan, les voyants sont au vert. Dans une note adressée aux clients, il voit 10 raisons d’être offensif sur les marchés.
- Les valorisations semblent attrayantes, tant en termes absolus que par rapport aux titres à revenu fixe.
- Les investisseurs institutionnels disposent d’un niveau élevé de liquidités et sont désireux de commencer à utiliser leurs fonds.
- Le sentiment des investisseurs est actuellement trop baissier (souvent considéré comme un indicateur haussier pour les actions).
- L’optimisme de la Réserve fédérale a probablement atteint un sommet.
- Le dollar américain a sans doute atteint un sommet pour l’année.
- Le ralentissement économique ne montre pas les signes d’une méchante récession.
- Les consommateurs à revenu élevé restent résilients.
- Les estimations de bénéfices à Wall Street ne seront probablement pas revues à la baisse de manière agressive.
- L’excès d’épargne accumulé pendant la pandémie continue de fournir un coussin aux dépenses de consommation.
- Il est peu probable que l’économie mondiale connaisse un ralentissement synchronisé.
Tout le monde n’est pas du même avis
Goldman Sachs estime dans son dernier rapport que l’inflation va baisser dans les prochains mois en raison d’un déclin des prix de l’énergie. En outre, l’institution bancaire voit des signes d’amélioration dans la chaine d’approvisionnement, les délais de livraison commencent à s’améliorer. Toutes ces bonnes nouvelles devraient pousser à la Fed à ralentir sa politique de hausse des taux d’intérêt, passant de 75 points de base à 50, voire 25.
Oui mais non, Goldman Sachs pense que la Fed a encore beaucoup de boulot à faire : « Il faudra probablement attendre le début de l’année prochaine pour que l’inflation séquentielle ralentisse suffisamment pour persuader la Fed de cesser ses hausses. »
C’est pourquoi « nous ne voyons pas beaucoup de potentiel pour de nouveaux gains [boursiers] importants, car il est peu probable que la Fed tolère des conditions financières beaucoup plus souples jusqu’à ce que l’inflation soit clairement sur le chemin du retour à 2 %. »
C’est d’autant plus vrai si les prix de l’énergie devaient repartir à la hausse à l’approche de l’hiver. Ce qui reste le scénario le plus probable.