C’était une nouvelle plutôt surprenante : Zuhal Demir (N-VA) a été nommée ministre flamande de l’Éducation, mais malgré sa position de figure de proue, elle n’a pas obtenu la vice-présidence du gouvernement flamand. Cela ne semble cependant pas la déranger.
Principaux renseignements
- Zuhal Demir n’est pas devenue vice-présidente du gouvernement flamand, ce qui lui donne plus de liberté.
- Elle met en avant l’importance de la maîtrise du néerlandais dans l’éducation, un cheval de bataille de la N-VA.
- Demir affirme qu’elle se soucie peu des groupes d’intérêt.
Dans l’actualité : En étant uniquement ministre de son domaine, Demir conserve sa liberté, ce qui lui convient parfaitement.
- Lors de la répartition des postes ministériels flamands, il a été remarqué que les ministres en charge des portefeuilles les plus importants n’ont pas été nommés vice-présidents. Caroline Gennez (Vooruit) occupe le poste clé de la Santé, mais Melissa Depraetere (Vooruit) a été désignée vice-présidente. Du côté du CD&V, Hilde Crevits a été récompensée par la vice-présidence en raison de son expérience, tandis que Jo Brouns combine les portefeuilles de l’Agriculture et de l’Environnement. Quant à la N-VA, elle a attribué l’Éducation à Zuhal Demir, mais c’est Ben Weyts qui est devenu vice-président, grâce à son ancienneté.
- Pour Demir, cela ne pose aucun problème, bien au contraire. « En tant que ministre de l’Éducation, de l’Emploi et de la Justice, je veux avancer sur le contenu et il me faudra régulièrement demander des fonds supplémentaires. Dans ce cas, ce n’est pas pratique d’être aussi vice-présidente et de devoir maintenir un équilibre. J’ai maintenant les mains libres pour aller jusqu’au bout de mes compétences. Personne ne me retient », explique-t-elle dans une interview accordée à l’hebdomadaire Humo.
- Puisque Demir ne deviendra pas bourgmestre de Genk, elle pourra se concentrer entièrement sur ses missions ministérielles. Comme le montre également l’accord de gouvernement, le néerlandais dans l’éducation est une priorité pour elle. Elle raconte que, petite, elle était obligée de pratiquer la langue. « La gauche trouve cela stigmatisant, mais c’est absurde », dit Zuhal Demir. « C’est bien pire de se sentir largué dans une classe où l’on ne comprend pas. »
- L’espoir de passer de la classe B, avec des élèves allophones, à la classe A a été pour Demir une grande source de motivation. « C’était possible, à condition d’étudier dur. (…) Et quand j’ai enfin rejoint cette classe A, j’étais lancée », explique-t-elle dans l’interview.
Pas d’influence extérieure
À noter également : Demir reste sélective dans sa manière de s’informer.
- Un autre passage marquant de l’interview avec Humo révèle que Zuhal Demir ne lit pas les journaux et ne regarde pas la télévision. Elle reçoit les informations par l’intermédiaire de son porte-parole pour éviter d’être influencée. « Si je ne peux pas faire ce qui est juste pour l’intérêt général parce que divers lobbies et groupes d’intérêt disent non, alors cela ne m’intéresse pas. Me contenter de couper des rubans, de sourire et de gérer le quotidien, ça ne me tente pas du tout. » Demir reste donc résolument fidèle à sa propre voie.