Zoom est maintenant poursuivie pour fraude en matière de failles de sécurité et de confidentialité

L’application de visioconférence Zoom s’est vue imposer un recours collectif par l’un de ses actionnaires mardi. Elle est accusée d’avoir surestimé ses normes de confidentialité et de ne pas avoir révélé que son service n’était pas cryptée de bout en bout.

La descente aux enfers continue pour Zoom. Alors que son utilisation a explosé avec les mesures de confinement et la généralisation du télétravail, les témoignages d’appels vidéo piratés ne cessent d’augmenter. De quoi attirer l’attention de la justice américaine. Zoom doit faire face à plusieurs procès, une enquête du FBI et de la procureure générale de New York. Le gouvernement taïwanais a même été jusqu’à interdire à ses fonctionnaires de l’utiliser pendant leur travail.

Le dernier coup en date vient d’un actionnaire de l’entreprise, Michael Drieu. Dans une action en justice, il accuse Zoom d’avoir caché la vérité sur les failles du logiciel de cryptage de l’application, y compris sa vulnérabilité aux hackers. Est également visée la divulgation non autorisée d’informations personnelles à des tiers, dont le réseau social Facebook.

Le CEO de Zoom Eric Yuan s’était excusé la semaine pour ces lacunes auprès des utilisateurs. Il a tenté de faire amende honorable en avouant que sa société n’avait pas répondu aux attentes de la communauté en matière de sécurité et de respect de la vie privée. Selon ses dires, elle prendrait maintenant des mesures pour résoudre ces problèmes. Le 1er avril, l’application indiquait ainsi avoir corrigé tous les défauts et être désormais sans risque. En espérant qu’il ne s’agisse pas d’un mauvais poisson d’avril.

Des millions de dollars d’actions vendues

Certains signes montreraient en effet que l’entreprise n’ait pas la conscience vraiment tranquille quant à son avenir. Selon le Daily Mail, plusieurs cadres haut placés ont vendu l’équivalent de dizaines de millions de dollars d’actions de leur propre entreprise au début de l’année.

Le CEO Eric Yuan a lui-même vendu plus de 34,8 millions d’euros de parts de son entreprise depuis le commencement de 2020. Le directeur financier, le directeur des ventes et la directrice du marketing se sont également fait des bénéfices de plusieurs millions de dollars. Parfois grâce à des dizaines de ventes successives.

Heureux hasard ou signe de difficultés à venir, ces ventes ont surtout eu lieu en… Février et mars, soit juste avant le confinement et les scandales qui ont suivi. Le timing (trop?) parfait pour un profit maximal.

Bourse

Car ces scandales ont eu leur effet sur les actions de la société. Michael Drieu affirme aujourd’hui que les récentes révélations médiatiques au sujet des lacunes ont conduit à leur effondrement. Elles avaient pourtant grimpé pendant plusieurs jours au début de l’année, jusqu’à atteindre son apogée de 159,56 dollars le 23 mars.

Les actions de la société ont baissé d’environ 7,5 % mardi, indique Reuters. Elles ont perdu près d’un tiers de leur valeur boursière depuis leur pic en mars. L’action était hier en baisse à 122,94 dollars. On est toutefois encore loin de sa valeur au début de l’année, quand une action Zoom ne s’échangeait ‘qu’à’ 70,44 dollars…

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