L’ère des sites Internet ultra-travaillés serait-elle révolue? Selon les économistes, l’un des moyens les plus rentables pour les offices du tourisme de promouvoir une destination est … de mettre à jour sa page Wikipédia. C’est en tous les cas ce que rapporte le quotidien The Guardian.
Alors que la majorité des pays touristiques doit actuellement faire face à une récession économique sans précédent, une étude menée par des économistes du Collegio Carlo Alberto de Turin, en Italie, et le ZEW de Mannheim, en Allemagne, démontre qu’Internet pourrait changer la donne. L’enquête a révélé que de petites modifications d’une page Wikipédia pouvaient générer plus de 100.000 livres sterling supplémentaires par an (109.247€) de recettes touristiques pour une petite ville, ce qui souligne la puissance de l’encyclopédie libre en ligne.
Pour réaliser leur enquête, les chercheurs ont sélectionné plusieurs villes espagnoles au hasard. Ils ont ajouté, sur les profils Wikipédia de ces villes, quelques paragraphes d’informations (histoire et attractions locales), ainsi que de belles photos.
Wikipédia est une plateforme participative, ce qui signifie que n’importe qui peut l’éditer, à condition de respecter les paramètres du site. Les pages sont en grande partie écrites et mises à jour par des bénévoles, mais le simple fait d’augmenter la quantité d’informations disponibles sur certains sujets pourrait apparemment tout changer…
‘Des milliards d’euros‘
Les résultats ne se sont pas fait attendre: rien qu’avec l’ajout de deux paragraphes de texte et d’une seule photo, les villes ont vu le nombre de réservations de nuits d’hôtel augmenter d’environ 9% en haute saison. ‘Si nous étendons cela à l’ensemble de l’industrie du tourisme, l’impact pourrait être bien plus important’, expliquent Marit Hinnosaar, Toomas Hinnosaar, Michael Kummer et Olga Slivko, les auteurs de l’enquête. ‘Cela pourrait se chiffrer en milliards d’euros’.
Seul problème, le modèle de Wikipédia interdit les publicités. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les publications des chercheurs ont été supprimées endéans les 24 heures en Hollande, ce qui a obligé les experts à limiter leur étude dans trois langues: le français, l’allemand, l’italien.
Si les résultats se sont toutefois montrés plus que concluants, il est évident que ceux qui souhaitent poursuivre l’expérience et promouvoir leur région devront veiller à rédiger leurs textes sans que ces derniers ne revêtent un caractère commercial.