WhatsApp accusé de « multiples violations des droits des consommateurs européens »

Les nouvelles conditions d’utilisation de WhatsApp ne passent pas. Elles sont suspectées d’être volontairement obscures pour que les utilisateurs les acceptent sans les comprendre. La Commission européenne a été saisie.

Tourmente à l’horizon pour l’un des services de messagerie mobile les plus populaires. Le Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc), qui regroupe 46 organisations de défense des consommateurs de 32 pays européens, a annoncé qu’il allait déposer plainte contre WhatsApp auprès de la Commission européenne.

WhatsApp récolte et Facebook collecte

Car l’application au téléphone vert a récemment modifié sa politique de confidentialité. Une mesure très controversée : les données des utilisateurs seraient davantage partagées avec la maison-mère de WhatsApp, qui n’est autre que Facebook depuis un rachat en 2014. L’application est allée jusqu’à rendre impossible l’envoi de messages par les utilisateurs qui n’auraient pas accepté cette mise à jour.

Prévue pour février, cette mise à jour a été reportée au 15 mai dernier face au tollé qu’elle a suscité, mais l’indignation ne retombe pas pour autant. L’Allemagne a même interdit à WhatsApp de transmettre les données de ses utilisateurs à Facebook. Le Beuc a épluché les nouvelles conditions d’utilisation de l’application, et pour le Bureau de protection des consommateurs, elles ne sont pas claires. Voire volontairement floues selon un communiqué de Monique Goyens, la directrice générale du Beuc: « Depuis des mois, WhatsApp bombarde les utilisateurs de messages agressifs et répétés pour les forcer à accepter ses nouvelles conditions d’utilisation et sa politique de confidentialité, impossible pour les consommateurs d’avoir une idée claire des conséquences des changements sur la protection de leur vie privée, notamment en ce qui concerne le transfert de leurs données personnelles vers Facebook et d’autres tierces parties. »

Pour le Bureau, WhatsApp a été délibérément vague à ce sujet et les consommateurs seraient exposés à un traitement de leurs données de grande envergure sans consentement valable. À la Commission européenne et aux autorités nationales maintenant de mener leur enquête.

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