Dans l’actualité : Volkswagen reste le premier fabricant mondial de voitures en termes de chiffre d’affaires. L’entreprise a annoncé une augmentation de 18 % des ventes au premier semestre 2023.

• Pourtant, Thomas Schäfer, le nouveau PDG du constructeur automobile allemand, a averti à plusieurs reprises ces dernières semaines des défis considérables qui attendent l’entreprise. Il a mentionné notamment la nécessité d’électrifier leur flotte de véhicules et de développer des logiciels.
• Le magazine libéral The Economist se demande même si Volkswagen connaîtra le même sort que Nokia, autrefois le plus grand fabricant de téléphones mobiles, qui a arrêté sa production après son rachat par Microsoft en 2011.

Les performances de Volkswagen en matière de véhicules électriques continuent de susciter des inquiétudes

En détail : Volkswagen fait face à un ralentissement des ventes en Chine. Celles-ci représentaient auparavant environ 40 % du chiffre d’affaires des trois grands constructeurs automobiles allemands. Ce n’est plus le cas désormais.

• L’avenir de Volkswagen et de l’industrie automobile allemande dans son ensemble est également incertain en raison des coûts élevés, de la demande en baisse et de la concurrence croissante. Les performances de Volkswagen en matière de véhicules électriques continuent de susciter des inquiétudes.
• Le journal allemand Handelsblatt a récemment écrit, sur la base de sources internes à VW, que la demande pour certains modèles électriques était « tombée à zéro ». En conséquence, Volkswagen a réduit la production de véhicules électriques dans son usine d’Emden.
• Les marques allemandes souffrent par ailleurs de la guerre des prix lancée par Tesla, numéro un des ventes en Allemagne.

Les lignes de production de véhicules thermiques disparaîtront

Avec du recul : la plupart des constructeurs automobiles allemands proposent aujourd’hui deux productions parallèles, thermique et électrique.

• « Avec le prochain cycle de production, les lignes de production de véhicules thermiques disparaîtront. Nous verrons des pertes d’emplois dans le secteur », estime Oliver Falck, un expert de l’Institut Ifo, dans le journal français L’Opinion. Selon lui, des plans de départs anticipés sont déjà en cours.
• L’annonce de la fermeture par Continental d’une usine de production de freins (les véhicules électriques usent moins les freins) dans le nord-ouest de l’Allemagne ne présage rien de bon. Il n’est pas encore clair si l’impact social touchera principalement les fournisseurs ou les fabricants. « Les grands fournisseurs se sont lancés suffisamment tôt dans le train de la mobilité électrique. Ils ne fournissent pas seulement aux constructeurs automobiles allemands. Mais cela ne signifie pas automatiquement que la production se fera en Allemagne. »

Recentrer l’attention sur l’organisation de la mobilité dans son ensemble

Et maintenant ? Le passage des voitures à essence aux voitures électriques marque un changement fondamental dans la nature du produit.

• Les fabricants de voitures à essence se concentrent sur le produit, tandis que les fabricants de véhicules électriques, tout comme les entreprises technologiques, se concentrent sur l’utilisateur. Cependant, les constructeurs automobiles européens accusent un retard considérable dans le domaine des produits de consommation numériques. Ils sont confrontés à quelque chose qu’ils ne comprennent tout simplement pas.
• Selon certains experts de l’industrie, l’industrie automobile allemande doit recentrer son attention, passer de la production de voitures à l’organisation de la mobilité dans son ensemble. Cela signifie développer de nouvelles façons de déplacer les gens, plutôt que de se concentrer uniquement sur le confort des voitures et la vente de services complémentaires.