Le volcan islandais Grímsvötn est entré en éruption dimanche, projetant ses cendres à 19 kilomètres d’altitude, et provoquant l’annulation des vols au départ de l’Islande tandis que ses cendres sont attendues au dessus de l’Ecosse pour demain matin. L’année dernière, à peu près à la même époque, un autre volcan islandais, l’Eyjafjallajökull, avait aussi explosé, provoquant la paralysie des transports aériens en Europe pendant plusieurs jours, et l’impossibilité pour des millions de passagers dispersés dans le monde entier de rentrer chez eux.
Cependant, pour certains volcanologues, cette éruption n’est pas un hasard. Ils ont reconstitué la chronologie de 205 éruptions en Islande sur les 1.100 dernières années, et conclu qu’elles se déroulent selon des cycles réguliers, et que nous pourrions peut-être avoir atteint le terme d’une période de calme relatif d’une durée de 50 ans. « La fréquence des éruptions islandaises semble croître puis chuter au cours d’un cycle d’une durée approximative de 140 ans. Dans la dernière partie du 20ème siècle, nous étions dans une période de calme, mais il y a maintenant des signes que nous pourrions approcher une nouvelle période d’activité », explique Thor Thordarson, volcanologue à l’université d’Edinbourg.
Outre le Grímsvötn et l’Eyjafjallajökull, au moins trois autres gros volcans ont montré des signes d’activité récemment : Hekla, Katla et Askja, tous plus gros que Eyjafjallajokull. Deux des trois dernières éruptions de Katla, très proche de l’ Eyjafjallajokull, étaient liées à l’explosion d’un de ses plus petits voisins, et des rapports ont fait état de sa récente reprise d’activité.
Grímsvötn est lié à la fissure du Laki dont l’éruption de 1783 a projeté tant de cendres dans l’atmosphère qu’elles ont provoqué un refroidissement des températures dans l’hémisphère nord pendant presque trois ans, et des famines résultantes qui ont tué 2 millions de personnes et contribué au déclenchement de la Révolution Française.
Pour l’heure, les scientifiques s’attendent à moins de perturbations que l’année dernière, en raison de la localisation du Grímsvötn, et également parce que les réseaux de trafic aérien ont tiré les leçons de l’éruption de l’Eyjafjallajökull.