Viktor Orban menace de retirer son parti du PPE, un soulagement pour les chrétiens-démocrates…

Le parti politique controversé Fidesz pourrait ne plus faire partie du groupe politique du PPE. Une décision qui ferait figure de soulagement pour beaucoup de chrétiens-démocrates européens.

Les députés européens et membres du PPE doivent souvent composer avec les frasques de Viktor Orban, le Premier ministre hongrois qui défie les institutions européennes dès qu’il le peut. Son dernier fait d’armes est de s’être fait injecter le vaccin chinois Sinopharm, une sorte de bras d’honneur à la campagne de vaccination made in Europe.

Le PPE a décidé d’édicter de nouvelles règles de conduite. Le groupe politique européen entend pouvoir suspendre tous les membres d’un parti qui ne respecteraient pas ses valeurs politiques. Un changement de règle important, car actuellement le parti de Viktor Orban est suspendu, mais pas ses 11 eurodéputés. Derrière ces nouvelles règles, la volonté claire du PPE d’exclure une bonne fois pour toutes le Fidesz.

Viktor Orban ne compte pas leur offrir un tel trophée et menace de quitter le groupe politique européen de son propre chef: ‘Si les nouvelles règles sont votées et acceptées, le Fidesz quittera le groupe’, a écrit le dirigeant hongrois dans une lettre adressée à Manfred Weber, le leader du Parti populaire européen. ‘Le message est clair et nous l’avons bien reçu. Si Fidesz n’est pas le bienvenu, nous ne voyons aucune raison de rester.’

‘Mieux pour tout le monde’

Rappelons que le cdH et le CD&V appartiennent à ce groupe politique. On sent d’ailleurs une pointe de soulagement chez eux, comme l’a écrit Sammy Mahdi, membre du CD&V et secrétaire d’État à l’asile et à la Migration: ‘La meilleure solution pour toutes les personnes impliquées. Vous n’êtes pas obligé de soutenir les valeurs démocrates-chrétiennes. Mais cela signifie que votre place est dans un groupe politique différent.’ Les présidents du cdH, Maxime Prevot, et du CD&V, Joachim Coens, ne se sont eux pas encore prononcés sur la polémique. Ils sont régulièrement épinglés pour les frasques gênantes de leur collègue hongrois.

Et maintenant ? Le PPE doit voter son nouveau règlement mercredi. Il faut une majorité des deux tiers pour le faire adopter. Et il y a de fortes chances que cela arrive, croit savoir Politico, qui a interrogé plusieurs sources.

Rappelons que la Hongrie, au même titre que la Pologne, est toujours engagée dans un bras de fer avec les institutions européennes autour du plan de relance. Les aides étaient conditionnées au respect de certaines règles en termes de droits de l’homme et d’impartialité de la justice, deux thématiques qui sont souvent épinglées dans ces deux États. Un compromis a finalement été trouvé en dernière minute.

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