Principaux renseignements
- La Hongrie bloque la demande d’adhésion de l’Ukraine à l’UE. Le pays tire parti les rivalités existantes au sein de l’UE pour préserver son droit de veto.
- Une proposition visant à modifier les règles d’adhésion à l’UE et à autoriser le vote à la majorité qualifiée se heurte à une forte opposition de la part de pays cherchant à conserver leur propre droit de veto sur les candidats potentiels.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán bénéficie d’un soutien improbable dans ses efforts pour empêcher l’Ukraine d’adhérer à l’Union européenne (UE). Si d’autres dirigeants européens ne sont pas d’accord avec la position de Orbán, ils partagent son désir de conserver un droit de veto sur les candidatures à l’adhésion. Ceci a été rapporté par Politico.
Rivalités au sein de l’UE
À l’approche d’un prochain sommet européen, le président du Conseil européen, António Costa, a proposé de modifier les règles de l’UE afin que les négociations d’adhésion puissent débuter par un vote à la majorité qualifiée au lieu d’un consentement unanime. Ce plan vise à surmonter l’opposition de la Hongrie à l’adhésion de l’Ukraine et de la Moldavie.
Toutefois, la proposition de Costa se heurte à une forte résistance de la part de pays comme la France, les Pays-Bas, la Grèce et le Danemark. Ces pays estiment que la modification des règles d’adhésion limiterait leur propre capacité à bloquer les offres d’adhésion qu’ils jugent problématiques.
Opportunité pour Orbán
Cela crée une opportunité pour Orbán, qui peut exploiter les rivalités existantes au sein de l’UE. Par exemple, la Grèce cherche à maintenir son droit de veto sur la demande d’adhésion de la Turquie, tandis que la Bulgarie veut contrôler l’entrée de la Macédoine du Nord dans l’Union et que la Croatie s’oppose historiquement à l’adhésion de la Serbie.
La proposition de Costa, qui pourrait ouvrir la voie à la candidature de l’Ukraine et de la Moldavie à l’UE, reste controversée. Alors que le président finlandais Alexander Stubb soutient toute mesure visant à accélérer le processus, ses opposants affirment que le fait de changer les règles du jeu en cours de route nuit aux procédures établies. Ils craignent que le vote à la majorité qualifiée n’entraîne une politisation excessive du processus d’adhésion.
Impasse
En outre, la modification des règles nécessite l’accord unanime des 27 États membres, y compris de la Hongrie, un scénario hautement improbable. Par conséquent, malgré le soutien appuyé des hauts fonctionnaires de l’UE aux demandes d’adhésion de l’Ukraine et de la Moldavie, leur progression reste bloquée en raison du veto de la Hongrie et de la réticence des autres pays à renoncer à leur propre droit de veto.
Cette impasse met en évidence la complexité de l’élargissement de l’UE et l’équilibre délicat entre les intérêts nationaux et les objectifs collectifs. Si Orbán peut trouver des alliés temporaires dans son opposition à l’adhésion de l’Ukraine, les implications à long terme de l’affaiblissement du processus de prise de décision à l’unanimité restent incertaines.
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