Venise a appelé les principales destinations européennes prisées des navires de croisière telles qu’Amsterdam, Barcelone, Dubrovnik et Marseille, à s’unir pour lutter contre les dangers et l’impact environnemental liés aux nuisances croissantes de ce secteur du tourisme. Venise souhaite savoir quelles initiatives ces destinations populaires peuvent prendre pour s’attaquer au problème. Le conseil municipal de Venise a tenu, entre autres, à souligner le danger physique et les dommages environnementaux que représentent les navires de croisière.
Cette initiative fait suite à un incident majeur survenu au début du mois de juin lorsque le navire de croisière MSC Opera situé dans le Canale della Giudecca à Venise a percuté le quai et un bateau de tourisme. L’accident a non seulement causé des dégâts considérables, mais a également provoqué la panique de dizaines de personnes présentes sur le quai et sur le bateau de tourisme.
Seules quatre personnes ont été légèrement blessées. Un peu plus d’un mois plus tard, lors d’une tempête, le Costa Deliziosa a frôlé l’accident et a failli percuter le quai de la Riva dei Sette Martiri à Venise. Cette succession d’incidents ont poussé les autorités de la ville italienne à intervenir.
Bilan
Venise, mais aussi d’autres grandes villes portuaires européennes, luttent depuis un certain temps contre les inconvénients du tourisme de croisière. Bien entendu, la ville se félicite des revenus générés par les croisières. Toutefois, cette activité est responsable de nuisances majeures.
La situation à Venise est particulièrement délicate. La ville, site du patrimoine mondial de l’UNESCO, est en train de couler lentement. Les navires de croisière sont tenus pour responsables de l’érosion des fondations de la ville flottante.
« J’ai écrit à toutes les villes européennes qui partagent notre expérience du tourisme de croisière et qui doivent trouver un équilibre entre développement économique et durabilité environnementale », a déclaré Pino Musolino, président de l’autorité portuaire du nord de l’Adriatique, dans un communiqué.
« La taille croissante des navires, leurs impacts environnementaux sur les zones entourant les ports et le fardeau que représente le nombre croissant de touristes créent une situation de conflit », explique-t-il dans sa lettre à huit autres autorités portuaires.
Musolino a appelé les autorités portuaires européennes à « unir leurs forces pour obliger les entreprises à lancer des navires compatibles avec les structures et l’environnement ».
Tourisme de masse
Venise n’est pas la seule destination de croisière confrontées à ce type de problèmes. En 2017, Dubrovnik, un autre site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, est devenu synonyme du fléau du « sur-tourisme » des croisières, figurant désormais sur la liste des destinations à éviter.
À Marseille, les navires joueraient un rôle important dans la hausse du smog ces dernières années. Bruges souhaite également limiter le nombre de navires de croisière autorisés à accoster chaque année au port de Zeebrugge. La mesure vise à aider la ville à contrôler le nombre de touristes à la journée.
Venise a reçu des réponses positives de Barcelone, Palma et Marseille. Musolino espèrent que d’autres villes suivront bientôt.
Selon les chiffres de la Cruise Lines International Association, les navires de croisière transporteront environ trente millions de touristes cette année, soit près de 70% de plus qu’il y a dix ans.