Venezuela : la Russie retire ses meilleurs conseillers, ce qui est une mauvaise nouvelle pour Maduro

La Russie retire ses conseillers militaires du Venezuela en détresse. C’est une mauvaise nouvelle pour le dictateur local Nicolas Maduro. Moscou commence à douter de la capacité de Maduro à résister à la pression économique croissante exercée sur son pays.

Les conseils militaires font traditionnellement partie de la politique étrangère de la Russie. Ce conseil est souvent donné par les ambassades russes à l’étranger.

Mais Rostec, une entreprise publique russe qui exerce principalement des activités de défense et fournit également des conseils militaires, ne conservera que quelques dizaines d’employés au Venezuela. Sous le prédécesseur de Maduro, Hugo Chavéz, on en recensait facilement un millier. Le départ du personnel de Rostec s’est accéléré ces derniers mois. La raison invoquée est l’absence de nouveaux contrats. Maduro et son régime n’ont plus l’argent nécessaire pour payer Rostec pour ses services. Rostec éprouve également de plus en plus de difficultés à vendre ses services ailleurs, à mesure que les sanctions américaines continuent de s’étendre. Les projets d’installation d’une usine Kalachnikov près de Caracas sont en cours d’abandon. Il n’y avait pas d’autre choix que d’abandonner le Venezuela, ont déclaré des initiés.

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La Russie est traditionnellement l’un des alliés les plus fidèles du Venezuela. Mais Poutine semble perdre patience face à la situation dans ce pays sud-américain, car les sanctions américaines contre la Russie commencent également à nuire à Moscou. Le Venezuela a longtemps été l’un des meilleurs clients de Moscou, mais cette époque semble également révolue.

Le Venezuela est à genoux sur le plan financier

Le départ de Rostec invalide l’affirmation de Maduro selon laquelle la Russie et la Chine sont à ses côtés dans son différend avec les États-Unis. Ces pays devaient protéger Caracas contre toute invasion étrangère. Le fait qu’il ne puisse plus payer Rostec ne fait que confirmer que le pays est en faillite financière.

Dans un communiqué de presse inhabituel, même la banque centrale du Venezuela a admis la semaine dernière que l’économie du pays était dans un état désastreux. L’inflation a atteint pas moins de 130 000 % en 2018. Au troisième trimestre 2018, le PIB extrapolé sur une base annuelle a chuté de 22,5 %. Depuis 2014, le PIB a décliné au cours de chaque trimestre, et d’au moins 10 % par an chaque trimestre depuis la fin de l’année 2015.

Ces chiffres sont globalement conformes à ceux du FMI et d’autres économistes. Ils disent que l’économie vénézuélienne s’est contractée de moitié au cours des 5 dernières années. La banque a également publié des chiffres sur l’inflation. Ces chiffres confirment que le pays est en proie à une hyperinflation. Les prix augmentent de plus de 50 % par mois. L’inflation s’élevait à 863 % en 2017 et à 130 060 % en 2018. Néanmoins, l’inflation au Venezuela reste inférieure au record du Zimbabwe en 2008. Les prix augmentaient alors de 231 millions de pourcents par an. Selon la banque centrale, l’inflation a maintenant été réduite à 35 % en mars et avril de cette année.

Les compagnies pétrolières russes prises entre le marteau et l’enclume

L’amitié de la Russie avec le Venezuela coûte beaucoup d’argent à Moscou. Les compagnies pétrolières russes en particulier ont bien profité de l’effondrement de l’économie vénézuélienne. Selon l’agence de presse Reuters, Caracas aurait reçu jusqu’à 8,5 milliards de dollars de prêts russes de la société pétrolière russe Rosneft depuis 2006. Ces sommes sont remboursées via des livraisons de pétrole de la PDVSA, la compagnie pétrolière nationale vénézuélienne. Mais cela se produit à un rythme exaspérant de lenteur, voire pas du tout. Rosneft est également prise entre le marteau et l’enclume. Si le régime ne survit pas à Maduro, cet argent est perdu. Se retirer du Venezuela ne semble pas être une option pour le moment. La question est de savoir combien de temps les Russes seront encore disposés à tolérer la présence de Maduro au palais présidentiel de Caracas.

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