La firme anglo-néerlandaise Unilever a annoncé qu’elle allait réduire de moitié la quantité de plastique neuf qu’elle emploie au cours des 5 prochaines années. Ce n’est pas anodin. Le géant possède pas moins de 400 marques de produits de consommation tels que Signal, Lipton ou Knorr, en passant par Effi et Coral. Au total, il utilise 700 000 tonnes de plastique neuf par an.
Unilever compte parvenir à cet objectif en utilisant davantage de plastique recyclé ou en trouvant des matériaux alternatifs pour ses emballages.
Unilever veut se ménager un avenir
Néanmoins, pour Alan Jope, CEO de la multinationale, le plastique est un ‘matériau formidable’, contrairement à certains de ses substituts : ‘Il est peut-être à la mode de se ruer de manière hystérique sur le verre, mais cela pourrait avoir un impact catastrophique sur l’empreinte carbone des emballages’.
Au cours d’une interview qu’il a accordée à la BBC, Jope a expliqué que ces efforts étaient destinés à séduire les plus jeunes clients de la firme. En effet, les jeunes âgés d’entre 10 et 40 ans se soucient bien plus au ‘sens’ des biens de consommation et de leur ‘soutenabilité’. En conséquence, ils s’intéressent au comportement des entreprises dont ils achètent les produits. ‘Il s’agit pour partie de s’adapter à la société, mais aussi de demeurer un acteur important de ce marché dans les années à venir’, a-t-il précisé.
Les géants de la consommation boudent le plastique neuf
Unilever n’est pas la première à prendre une telle mesure. En avril, sa concurrente Procter & Gamble a annoncé qu’elle allait réduire de moitié la quantité de plastique qu’elle utilise d’ici 2030. Le géant suisse Nestlé veut supprimer tous les plastiques non recyclables de ses emballages d’ici 2025 ; Coca Cola, quant à elle, doublera dès l’année prochaine la quantité de plastique recyclé employé pour fabriquer les 200 000 bouteilles qui sortent de ses usines chaque minute.
De plus en plus d’emballages très difficilement recyclables
Selon le patron d’Unilever, ces objectifs ne sont pas incompatibles avec la rentabilité de l’entreprise, et il promet que la modification de ses emballages n’entraînera pas de hausses des prix.
Mais ces bonnes intentions suffiront-elles ? Selon Richard Kirkman, directeur technique du géant de la gestion des déchets Veolia, les usines de retraitement sont confrontées à des quantités grandissantes d’emballages ‘très difficiles’ à recycler. ‘Nous devons maintenant travailler avec les fabricants pour changer la manière dont ils les conçoivent en premier lieu’, conclut-il.