La société pharmaceutique suisse Novartis a décidé de retirer l’un de ses brevets sur le Kymriah, un médicament anticancéreux. C’est ce que rapporte l’organisation Médecins du monde. Le changement de cap de Novartis devrait faciliter l’accès des patients au traitement.
Jusqu’à présent, Kymriah a coûté au gouvernement belge près de 300 000 euros pour chaque personne traitée. En juillet, Médecins du monde, avec l’organisation Public Eye, a déposé un avis d’opposition au brevet auprès de l’Office européen des brevets.
Thérapie génique
Kymriah est une thérapie génique innovante et combat diverses formes de cancer du sang (les myélome, les lymphomes et les leucémies). Cependant, selon Médecins du monde, le brevet Novartis était trop large et un prix trop élevé a été facturé.
L’organisation a donc contesté le brevet auprès de l’Office européen des brevets. Finalement, Novartis a annoncé qu’elle avait elle-même demandé la révocation du brevet.
Médecins du monde parle d’une première. L’organisation souligne également l’efficacité des stratégies pour remettre en cause la base d’un brevet. Jamais auparavant une entreprise n’aurait décidé de retirer un brevet sur la base de telles plaintes.
Dans le même temps, la décision montre, selon Dokters van de Wereld, que la vigilance reste nécessaire. « Le retrait de ce brevet illustre le risque d’abus de monopoles, en particulier dans le domaine des thérapies géniques et cellulaires nouvelles et coûteuses », a déclaré l’organisation.
Autorités
Selon Médecins du monde, il appartient au gouvernement d’empêcher les abus de brevets et de fournir des soins de santé pour des millions d’euros.
Pourtant, il y a encore un certain nombre de problèmes. D’autres brevets reposent encore sur le Kymriah. En conséquence, le développement d’une version biosimilaire du traitement – un médicament à effet équivalent – reste particulièrement difficile même après la récente décision de Novartis.
Médecins du monde considère toutefois ce retrait du brevet comme un espoir pour les patients atteints de cancer. L’organisation pense qu’il est désormais plus facile de penser à de nouveaux traitements basés sur la technologie.