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Une croissance chinoise plus importante que prévu : une bonne nouvelle pour contrer la récession, une moins bonne pour les prix du pétrole

Une croissance chinoise plus importante que prévu : une bonne nouvelle pour contrer la récession, une moins bonne pour les prix du pétrole
Adrian Greeman/Construction/Avalon via Getty Images

Le PIB de la Chine a augmenté de 4,5% au premier trimestre. Tous les indicateurs sont au vert.

Pourquoi est-ce important ?

La politique très stricte du "zéro-covid" en Chine a été une aubaine en Occident : cela a permis de ne pas rajouter de l'inflation à l'inflation. Maintenant que les prix ont tendance à baisser chez nous, le plus gros risque se porte désormais vers une récession, importante ou légère. La croissance chinoise est un atout pour l'éviter. Mais cela pourrait se faire au prix d'une nouvelle hausse de l'énergie et du pétrole en particulier.

Dans l’actu : le Bureau national de statistiques de Chine a annoncé le retour de la croissance forte en Chine.

  • Le PIB a crû de 4,5% au premier trimestre par rapport à l’année précédente. Les attentes étaient de 4%.
    • Par rapport au dernier trimestre 2022, l’économie chinoise a progressé de 2,2%.
  • Les ventes au détail ont fait un bond de 5,8% ce premier trimestre, et même de 10,6 % en mars.
  • La production industrielle a augmenté de 3,9 %.
  • Les investissements dans le secteur manufacturier ont augmenté de 7 % et les investissements dans les infrastructures dirigées par l’État ont augmenté de 8,8 %.
  • Enfin, les exportations ont connu une forte croissance, en hausse de 8,4 % au premier trimestre.
  • Le taux de chômage est passé de 5,6 % en février à 5,3 % en mars.
    • Mais le chômage des jeunes a atteint le deuxième taux le plus élevé jamais enregistré, à 19,6 %.

Le contexte : la Chine a dit adieu à sa politique sanitaire.

  • Il aura fallu du temps pour que la relance se mette en place depuis la fin officielle de la politique zéro-covid, en novembre dernier.
  • Mais cette fois, la relance est bien là : les chiffres sont boostés par rapport à l’année dernière, où des lockdowns ont été décrétés, notamment à Shanghai.
  • Le 3e mandat de Xi Jinping entame clairement le retour de ce qui a fait la réussite de la Chine au 21e siècle : faire du business une priorité. Pékin a notamment lâché sa pression sur la tech, mais aussi auprès des promoteurs immobiliers.

Deux bémols toutefois : les difficultés toujours présentes du secteur de l’immobilier et une demande intérieure encore timide.

  • Le secteur de l’immobilier pèse 30% du PIB chinois. Les indicateurs ne sont toujours pas bons, avec une baisse de 5,8 % des investissements immobiliers et de 1,8 % des ventes de logements. Les mises en chantier de logements neufs ont également continué à chuter, avec une baisse de 19,2 % en glissement annuel au premier trimestre.
    • Seules bonnes nouvelles : les ventes ont augmenté en valeur de 4,1% et les prix du logement neuf ont progressé à leur rythme le plus rapide en 9 mois.
  • La demande intérieure est encore loin d’être à son apogée, et la demande extérieure pourrait se détériorer dans les mois à venir : la croissance du PIB reste en deçà des attentes annuelles de 5%, voire 5,5%, le premier objectif de Pékin.

Le revers de la médaille

L’essentiel : le retour de la croissance chinoise est une bonne et une mauvaise nouvelle pour l’Occident.

  • Une croissance forte en Chine fait forcément les affaires de la croissance mondiale. Une aubaine face aux dernières prévisions pessimistes du FMI, qui table sur une croissance molle, voire une récession au Royaume-Uni, en Allemagne et aux États-Unis.
  • L’autre revers de la médaille pour l’Occident, ce sont les prix de l’énergie : la demande chinoise de pétrole va forcément augmenter, alors que l’OPEP+ a récemment annoncé couper dans sa production. Moins de pétrole pour tout le monde : hausse des prix. Le même raisonnement vaut dans une moindre mesure pour le GNL.
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