Le spectre d’un tsunami de faillites plane sur l’Europe. Plus de 200.000 entreprises des quatre plus grands pays de l’Union sont en danger, à mesure que l’aide financière d’urgence se tarit. C’est ce que révèlent les nouvelles recherches menées par Alessandro Infelise Zhou et Ruben Segura-Cayuela, de la Bank of America.
Le journal britannique Telegraph a pu obtenir et divulguer les résultats l’étude. Celle-ci met en garde contre la disparition de 1 à 3% de toutes les entreprises en Allemagne, en France, en Espagne et en Italie d’ici à la fin de 2022. L’économie européenne serait ainsi définitivement marquée par la pandémie.
Les faillites en Europe ont jusqu’à présent été limitées par des centaines de milliards d’euros de mesures d’aide pour maintenir les entreprises en vie, supprimant ainsi artificiellement les faillites, notent les auteurs. Ainsi, entre juillet et septembre 2020, le nombre de faillites a diminué de près de 20% par rapport à l’année précédente.
Selon les deux auteurs, ‘le nombre de faillites déclarées est peut-être faible pour l’instant, mais les cicatrices économiques ne sont pas loin à plus long terme’.
L’économie espagnole est la plus vulnérable
Selon leurs calculs, environ 2,5% des 3,1 millions d’entreprises espagnoles, soit 76.000, pourraient faire faillite d’ici la fin de l’année prochaine. Ce qui ferait de l’économie espagnole la principale victime parmi ce quatuor européen. Quelque 59.000 entreprises sont également menacées en France, 57.000 en Italie et 27.000 en Allemagne. Les auteurs se sont appuyés sur les chiffres d’Eurostat concernant le nombre d’entreprises actives en 2018.
L’économie espagnole est donc particulièrement vulnérable. Elle dépend du tourisme et la Banque d’Espagne a déjà prévenu en février que plus des deux tiers du secteur de l’horeca pourraient faire faillite à cause de la pandémie, à moins que les touristes ne reviennent.
Cette étude fait écho aux avertissements de la Banque centrale européenne. La BCE avait déjà averti qu’‘un nombre important d’entreprises pourraient être contraintes de déposer le bilan si les mesures (de sauvetage) sont levées trop tôt ou si les conditions des prêts bancaires sont durcies’.
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