Les premiers essais réalisés sur des animaux de laboratoire se sont révélés prometteurs. C’est pourquoi le nouveau vaccin contre la peste s’apprête à être testé sur l’Homme.
Maladie commune aux humains et aux animaux, la peste est tristement célèbre pour avoir tué près de la moitié de la population européenne au 14e siècle. Elle est réapparue par la suite à de nombreuses reprises, augmentant son nombre de victimes. Fort heureusement, grâce aux progrès de la médecine, des solutions existent aujourd’hui pour soigner cette maladie, mais certaines parties du monde, notamment en Afrique, sont encore ravagées par la peste. C’est pourquoi les scientifiques tentent depuis des années de mettre au point un vaccin contre cette maladie mortelle si elle n’est pas soignée.
Des vaccins pour endiguer la maladie
Plusieurs vaccins contre la peste ont déjà vu le jour, mais ces derniers étaient loin d’être parfaits. Le dernier en date souffrait d’une durée de protection limitée, il nécessitait donc de nombreuses injections de rappel, augmentant ainsi le risque d’effets secondaires importants. Plus encore, il ne protégeait pas contre l’ensemble des formes de la peste.
À l’heure actuelle, plusieurs vaccins sont à l’étude, dont celui de l’Université d’Oxford qui s’apprête à débuter ses premiers tests sur l’Homme. Les chercheurs de l’Oxford Vaccine Group sont d’ailleurs à la recherche de volontaires pour tester leur vaccin qui reste, selon eux, constitue la meilleure solution pour lutter contre cette maladie.
Un vaccin proche de celui contre le Covid-19
Pour mettre au point leur nouveau vaccin, les chercheurs de l’Université d’Oxford ont ajouté des gènes qui fabriquent des protéines de la bactérie de la peste (Yersinia pestis) au virus d’un rhume (adénovirus, ChAdOx1) génétiquement modifié – comme celui utilisé pour le vaccin AstraZeneca contre le Covid-19.
En injectant ce virus modifié, les chercheurs espèrent que le corps des volontaires reconnaitra et développera une réponse immunitaire propice aux protéines de pestes. De cette manière, en cas d’exposition aux bactéries de la peste, les personnes vaccinées pourront combattre l’infection.
Une maladie toujours bien présente
« Bien que les antibiotiques puissent être utilisés pour traiter la peste, de nombreuses zones touchées par des épidémies sont des endroits très éloignés », a expliqué la vaccinologue Christine Rollier de l’Université d’Oxford. « Dans de telles régions, un vaccin efficace pourrait offrir une stratégie de prévention efficace pour lutter contre la maladie. »
Depuis les années 90, le nombre de cas de peste a augmenté. Entre 2010 et 2015, 3.248 cas, dont 584 décès, ont été signalés. Récemment encore, une épidémie de peste a eu lieu à Madagascar, en 2017. Plus de 2.000 cas de peste ont été confirmés dans le pays, dont 171 décès.
Si l’Université d’Oxford s’apprête à démarrer les premiers tests de son vaccin sur l’Homme, il faudra encore patienter un bon moment avant que celui-ci ne soit livré au public. Sa distribution devrait d’ailleurs être limitée aux régions du monde les plus menacées par cette maladie.
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