‘Un massacre’, ‘Il fallait agir’ : syndicats et patronats réagissent aux nouvelles mesures

Les autorités fédérales et fédérées ont décidé de renforcer encore les mesures de lutte contre le coronavirus. L’urgence de la situation sanitaire s’impose à tous, le monde des entreprises n’y échappe pas », affirme vendredi l’Union wallonne des entreprises (UWE).

En décidant de préserver une série de secteurs, les autorités ont manifestement cherché à préserver au maximum ce qui pouvait l’être, dans l’intérêt de tous, sur le court, le moyen et le long terme, indique encore l’UWE qui dit néanmoins « regretter que les mesures mises en place jusqu’ici n’aient pas suffisamment porté leurs fruits ».

L’association insiste auprès de ses membres pour que le télétravail devenu obligatoire soit respecté de manière encore plus stricte. Pour les secteurs à l’arrêt, l’UWE demandera des mesures de soutien à la hauteur du préjudice qu’ils vont subir. Plus que jamais, l’UWE insiste pour que les soutiens publics soient prolongés, pendant de longs mois.

L’Union des classes moyennes, par le biais de son président Pierre-Frédéric Nyst dans le JT de RTL-TVi, réclame aussi le soutien des autorités.

‘Cela va être un massacre pour notre secteur’

Les professions de contact doivent cesser leurs activités pendant au moins un mois, a annoncé le Comité de concertation vendredi. « Cela va créer un massacre économique dans notre secteur », craint Mario Blokken, président de la Fédération belge Beauty (FBB). « Des mesures de soutien seront nécessaires, sinon de nombreux indépendants devront fermer leurs portes », a-t-il insisté.

Un récent sondage dans le secteur cosmétique montre que deux professionnels sur trois sont favorables à un confinement complet, mais ils pensent qu’une fermeture sélective est injuste. « Ce serait disproportionné et ça n’aurait aucun effet sur la courbe. À peine 1,5% des professionnels du secteur disent avoir été infectés par un client. C’est beaucoup moins que la circulation habituelle du virus », explique M. Blokken.

Le secteur craint que la fermeture ne soit le coup de grâce pour de nombreux travailleurs indépendants. « Ce sera un massacre économique. Lors du précédent lockdown, beaucoup ont déjà dû utiliser leurs économies pour survivre », poursuit M. Blokken. « Nous espérons donc qu’il y aura suffisamment de mesures de soutien, également pour les indépendants à titre complémentaire, car sinon de nombreuses personnes devront fermer leurs portes pour de bon. »

La Fédération belge Beauty appelle également le gouvernement à renforcer les contrôles sur le travail non déclaré dans la période à venir. « Nous constatons que de nombreux coiffeurs ou pédicures continuent à travailler à domicile, en noir. C’est une concurrence déloyale et très douloureuse pour les personnes de notre secteur qui respectent les règles », conclut M. Blokken.

‘Un plan Marshall’

La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) comprend les mesures renforcées de lutte contre le coronavirus annoncées par le gouvernement mais demande un « plan Marshall » pour les entreprises afin d’éviter « des dizaines de milliers de faillites », a indiqué vendredi l’administrateur délégué de la FEB, Pieter Timmermans.

La plus grande organisation d’employeurs du pays comprend le renforcement des mesures et appelle les employeurs et les travailleurs à les appliquer afin d’éviter l’écroulement des soins de santé.

Parallèlement, la FEB réclame pour un « plan Marshall » pour renforcer la colonne vertébrale financière des entreprises. « Il est nécessaire de prendre des mesures durables dans tous les secteurs pour soutenir les entreprises saines et éviter une vague de faillite », a déclaré M. Timmermans.

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