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Un aveu d’impuissance ? La réponse de la Chine à sa crise économique n’est pas celle espérée

Un aveu d’impuissance ? La réponse de la Chine à sa crise économique n’est pas celle espérée
Xi Jinping – Contributor/Getty Images)

La Banque populaire de Chine a baissé son taux à un an, mais moins qu’attendu. Et elle n’a pas touché à son taux à 5 ans, qui sert de référence sur le marché hypothécaire.

Pourquoi est-ce important ?

La Chine fait face à une reprise post-covid hyper décevante, plombant ainsi l'économie mondiale. Certains attendent une réponse budgétaire forte de la part de Pékin, comme elle a eu lieu en Occident à la suite de la crise sanitaire, mais la Chine semble avoir les poings liés.

Dans l’actu : la timide réponse de la banque centrale chinoise.

  • La Banque populaire de Chine a réduit de 10 points de base son taux préférentiel des prêts à un an, passant de 3,55% à 3,45%, juste en deçà des 15 points de base attendus par la majorité des économistes dans un sondage Reuters. Ce taux est le point de référence de la plupart des prêts accordés aux ménages et aux entreprises.
  • La Banque centrale a même laissé son taux à 5 ans inchangé, à 4,2%, alors que les économistes s’attendaient là aussi à une baisse de 15 points. Ce taux est la référence pour les prêts hypothécaires. Le secteur est pourtant en manque de liquidités, alors que Country Garden est sur le point de faire défaut, tandis qu’Evergrande a lancé une procédure de faillite aux États-Unis.

Les détails : les marchés sont déçus.

  • Cette réponse de la Chine a déçu les analystes qui ne sont toutefois pas surpris. « Cette annonce décevante renforce notre opinion selon laquelle il est peu probable que la Banque populaire de Chine adopte des baisses de taux beaucoup plus importantes qui seraient nécessaires pour relancer la demande de crédit », a écrit Julian Evans-Pritchard, responsable de Capital Economics pour la Chine, dans une note consultée par CNBC.
  • Selon Jens Nordvig, CEO d’Exante Data Inc., interrogé par Yahoo Finance, cette réponse de la Chine est symptomatique : « Nous sommes dans un vide politique. Il semble y avoir un désaccord interne sur ce que devrait être la politique en Chine et cela crée un décalage et un retard, et cela rend les marchés très, très inconfortables. »
  • Lundi, l’indice Hang Seng a chuté de près de 1,8 % pour toucher ses niveaux les plus bas depuis fin novembre, et l’indice des plus grandes cotations offshore à Hong Kong a chacun chuté de 1,9 %.

L’essentiel : l’impuissance de la Chine.

  • L’objectif officiel de croissance « d’environ 5% » annoncé en mars semble difficilement tenable. La Chine connaitra une croissance supérieure à celle de nombreux autres blocs économiques bien sûr, celle des USA étant par exemple estimée entre 1,1% et 2%. Mais Pékin investit 40% de son PIB par an, contre la moitié pour Washington, relève Reuters.
  • La Chine fait face à la déflation. La faute à une consommation intérieure qui ne décolle pas et à une demande extérieure en panne qui limite les exportations chinoises. Ajoutez cela à un endettement monstre, un chômage des jeunes record et à une crise immobilière latente, et vous avez tous les ingrédients d’une crise économique.
  • La Chine a annoncé plusieurs grands plans pour stimuler son économie, mais dans les faits, l’Empire du Milieu n’a pas les moyens de ses ambitions et voudra éviter une nouvelle vague d’endettement après trois années de crise sanitaire. La réponse timide de la Banque centrale s’explique aussi par la peur d’affaiblir encore le yuan qui est déjà en eaux troubles.
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