La vague de licenciements massifs chez Twitter a fait beaucoup de bruit ces derniers jours. Selon Elon Musk, une telle restructuration est nécessaire pour ramener l’entreprise à la santé financière. D’ailleurs, Twitter n’est pas la seule entreprise technologique à passer ses effectifs à la loupe.
Twitter n’est pas la seule entreprise de la tech à passer ses effectifs à la loupe : le marché du travail américain se refroidit-il ?

Pourquoi est-ce important ?
Les résultats trimestriels montrent que les entreprises technologiques ne se portent pas bien. Elles sont notamment plombées par la politique de resserrement des taux d'intérêt de la Réserve fédérale. La fin de la pandémie leur nuit également. A l'époque, elles avaient pu bénéficier des mesures de confinement, qui avaient poussé de nombreuses personnes à recourir à des solutions technologiques, telles que les appels vidéo, tant pour leur vie professionnelle que personnelle.L’actualité : Elon Musk a licencié vendredi la moitié des quelque 7.500 employés de Twitter. « L’entreprise perd 4 millions de dollars par jour. Je n’avais donc pas d’autre choix que de réduire les effectifs », a-t-il annoncé dans un tweet. D’autres géants de la technologie cherchent également à réduire leurs coûts de personnel.
- L’entreprise du commerce électronique Amazon a annoncé la semaine dernière, dans un mémo adressé au personnel, qu’il ne recruterait pas de nouveaux employés pendant un certain temps. « Nous prévoyons de maintenir cette pause dans les mois à venir. Nous suivrons de près la situation économique et commerciale et réagirons de manière appropriée. »
- Les résultats trimestriels ont d’ailleurs montré que l’entreprise ne traverse pas une très bonne période. Par exemple, le bénéfice d’exploitation du géant de l’e-commerce est passé de 4,9 milliards de dollars au troisième trimestre de l’année dernière à 2,5 milliards de dollars au troisième trimestre lors de l’exercice en cours.
- Alphabet, la société mère de Google, a déjà annoncé l’été dernier qu’elle embaucherait moins de personnes pour le reste de cette année. Elle comptait 163.906 employés à la fin du mois de mars, selon une déclaration à la SEC. C’est 20.000 de plus qu’il y a un an.
- Le Wall Street Journal a rapporté en septembre que Meta prévoyait de réduire ses coûts de personnel de 10%. Certaines sources ont déclaré qu’il s’agissait d’un signe avant-coureur de réductions plus importantes. Les derniers chiffres trimestriels de la société montrent que son bénéfice a diminué de moitié par rapport à l’année dernière. Le bénéfice net était de 4,4 milliards de dollars au troisième trimestre.
Le marché du travail se refroidit-il ?
L’année 2022 sera tout sauf une année faste pour les entreprises technologiques. C’est déjà un fait. Après le Covid, il y a désormais moins de besoin de solutions technologiques, tout simplement. En outre, les sociétés de la tech sont particulièrement sensibles à la hausse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale. Leur valeur boursière dépend largement des bénéfices futurs. Si les taux d’intérêt augmentent, elles perdent de leur valeur. Par exemple, la valeur marchande d’Amazon est actuellement inférieure à 1.000 milliards de dollars. Cela faisait plus de deux ans que sa capitalisation boursière n’avait pas été inférieure à ce niveau.
Alors que les géants de la technologie sont contraints de réduire les coûts de personnel, les chiffres du département américain du Travail apprennent qu’il n’y a pas encore de tendance générale.
- En octobre, 261.000 nouveaux emplois ont été créés outre-Atlantique. Ce chiffre est supérieur aux prévisions (205.000).
- Le salaire horaire moyen a augmenté de 4,7% par rapport à l’année précédente et de 0,4% sur une base mensuelle.
- Le taux de chômage a atteint les 3,7%, contre une prévision de 3,5%.
Ces chiffres montrent que le marché du travail reste tendu. Cela a également été le constat dressé par le président de la Fed, Jerome Powell, lorsqu’il a commenté la décision sur les taux d’intérêt américains. « Le marché du travail américain est en surchauffe », a-t-il déclaré. « La demande de main-d’œuvre est nettement supérieure à l’offre. »
La Réserve fédérale a incidemment décidé, lors de cette réunion, de relever les taux d’intérêt de 75 points de base pour la quatrième fois consécutive.
(OD)