Le président américain désignera ‘la semaine prochaine’ le successeur de Ruth Bader Ginsburg, récemment décédée. La juge était la deuxième femme de l’histoire américaine à avoir siégé à la Cour suprême et avait fait de l’égalité des sexes son combat. Donald Trump a annoncé que Ruth Bader Ginsburg serait probablement remplacée par une autre femme. Hasard ou stratégie?
La juge progressiste Ruth Bader Ginsburg est décédée vendredi à l’âge de 87 ans des suites d’un cancer du pancréas. Trump veut la remplacer par un juge conservateur avant l’élection présidentielle du 3 novembre. Après les récentes nominations de Neil Gorsuch (2017) et de Brett Kavanaugh (2018), Trump est théoriquement autorisé à nommer son troisième juge. Cependant, la plupart des présidents ne nomment en général pas plus de deux juges.
Une nouvelle nomination de Trump ferait basculer l’équilibre idéologique au sein de l’influente Cour suprême en faveur des conservateurs. L’enjeu est considérable puisque l’institution tranche les principales questions de société, comme l’avortement, le droit de porter des armes ou les droits des homosexuels et …les litiges électoraux. S’agirait-il d’une stratégie du président? S’il conteste les résultats des élections qui (pourraient lui être défavorables), un juge républicain de plus pourrait faire pencher la balance en sa faveur.
L’opposition démocrate, de son côté, lui demande de ne pas exercer ce pouvoir avant la présidentielle du 3 novembre.
Un nouveau président
‘Ce sera très probablement une femme’, a ajouté le président républicain. Il a évoqué le nom d’Amy Coney Barrett, juge à la Cour d’appel fédérale de Chicago, et la juge Barbara Lagoa d’Atlanta comme candidates possibles.
‘Les électeurs doivent élire un président, et ce président doit élire un successeur au juge Ginsburg’, a déclaré Joe Biden, le candidat démocrate à la présidence, sur Twitter samedi. Cette nomination irait également à l’encontre du souhait formulé par Ruth Bader Ginsburg ‘Mon souhait le plus profond est de ne pas être remplacée avant qu’un nouveau président ne soit en place’, aurait-elle écrit dans une lettre adressée à sa petite-fille juste avant sa mort, selon la National Public Radio (NPR).
Doutes
Néanmoins, certains sénateurs républicains ne sont pas favorables à l’idée d’une nouvelle nomination. ‘Trump a le pouvoir constitutionnel de nommer un candidat’, a admis la sénatrice Susan Collins. ‘(…) Mais par souci d’équité envers le peuple américain, cette décision devrait être prise par le président qui sera élu le 3 novembre’, estime-t-elle.
Selon la Constitution des États-Unis, le président nomme à vie les neuf sages de la Cour suprême, qui doivent tout de même obtenir un feu vert du Sénat. Les républicains détiennent la majorité de 53 sièges sur 100 au Sénat (contre 47 pour les démocrates).