Au travail comme en amour, la fidélité, ça compte. Mais ce ne sont pas les employeurs belges qui doivent s’inquiéter d’une fuite des talents, selon une étude de SD Worx. La tendance actuelle est plutôt à la stabilité.
Bonne nouvelle pour les employeurs : les Belges sont les plus fidèles de tous les travailleurs européens

Pourquoi est-ce important ?
Face à l'incertitude économique mondiale, les travailleurs belges valorisent de plus en plus la sécurité de l'emploi. Cette propension à choisir la stabilité plutôt que les nouvelles opportunités est particulièrement marquée en ces temps de crise. La main-d'œuvre semble ainsi s'accrocher fermement à l'adage « mieux vaut un mal connu qu'un bonheur incertain ».Dans l’actu : 72% de travailleurs belges ne souhaitent pas changer d’emploi.
- C’est la moyenne la plus élevée des 10 pays européens observés dans le cadre de l’étude de SD Worx.
- A contrario, seuls 8% des travailleurs cherchent activement un autre employeur.
- Mais 20% sont ouverts de façon passive à l’idée de changer d’emploi.
- Voici ce qu’on retrouve à l’échelle européenne :
- Le Danemark arrive en deuxième position des travailleurs ne voulant pas changer d’emploi (65,5%).
- À l’autre extrémité du spectre, les Polonais sont les plus ouverts au changement : 21% cherchent activement un autre employeur. Seuls 44,9% n’ont aucune intention d’en changer.
- Les travailleurs de pays tels que l’Italie et l’Irlande (16%), l’Espagne et la Suisse (15%), la Suède et la Norvège (14%) obtiennent des résultats deux fois plus élevés que chez nous pour ceux qui cherchent activement à changer d’emploi.
« Les Belges aiment la sécurité de l’emploi. C’est pourquoi le licenciement ou le départ involontaire d’un employeur les touche de plein fouet. Certains vivent le licenciement comme une période qui s’assimile à une expérience difficile à vivre émotionnellement et fait partie d’un processus de deuil. »
Laura Bertrand, conseillère PME chez SD Worx

Les détails : Par contre, chez ceux qui sont décidés à changer d’employeur, on est plutôt pressé : 1 personne sur 10 souhaite le faire dans un délai d’un an maximum.
- 4,8% pensent changer d’employeur dans un délai d’un an à trois ans.
- 6% tablent sur plus de trois ans.
- 79,2% n’en ont toutefois aucune idée.

Les employeurs mal à l’aise avec les départs
Zoom arrière : On observe une légère augmentation des licenciements par les employeurs : au troisième trimestre 2023, cela concerne 2,2 % de l’ensemble des salariés permanents, contre 1,9 % l’année dernière à la même période.
- Et ce même si 42% des employeurs belges trouvent le « licenciement par l’employeur » difficile.
- Ici, SD Worx pointe deux solutions pour éviter que les travailleurs stagnent trop longtemps après cette rupture : un entretien de départ et un outplacement (reclassement professionnel réalisé par un prestataire externe).
- 55% des Belges sont favorables à un tel entretien de sortie.
- 73% sont favorables à un outplacement.
- L’employeur est d’ailleurs obligé de proposer un outplacement pour les travailleurs de plus de 45 ans.
- Pourtant, seuls 6% des travailleurs indiquent que l’outplacement est proposé dans leur organisation.

« En tant qu’employeur, il est important de bien accompagner chaque licenciement, notamment par un entretien de départ et un outplacement. Un entretien de départ permet de comprendre les raisons de cette fin de collaboration pour mieux rebondir par la suite. Nous constatons que les employeurs ne sont pas à l’aise et éprouvent des difficultés dans la manière d’aborder ce sujet. »
Laura Bertrand, conseillère PME chez SD Worx